Présentation
Un mot de l'auteur
Intention de mise en scène
A partir de 6 ans
Lhomme tout dabord, seul en scène. Dans son univers dhomme solitaire avec des habitudes de vieux garçon et des manies curieuses, il séchinerait à faire ses gammes. Le but de sa journée : donner un récital, son récital de violoncelle. Sa muse représentée par la danseuse dune petite boite à musique veillerait sur lui. Mais un jour, on ne sait ni comment, ni pourquoi, elle passerait de lautre côté du miroir. Elle viendrait grandeur nature hanter ses nuits, troubler son sommeil, le déranger avec son instrument de musique : laccordéon.
Il naimerait pas être perturbé par cette petite bonne femme venue bousculer les rituels quotidiens de sa vie dhomme tranquille. Puis la rencontre.
Comment cet homme se laissera-t-il peu à peu apprivoiser par cette autre : la femme ? Comment cette femme sera séduite à son tour et conquise par ce misanthrope ? Ce sera aussi la rencontre du violoncelle et de laccordéon. Rencontre de la musique classique avec dautres musiques. Cette joute des deux chevaliers musiciens pourra-t-elle donner le jour à un duo harmonieux ?
Leurs musiques finiront-elles par senrichir lune de lautre au lieu dêtre rivales. Que toute chair fasse silence
« Dans le vacarme tonitruant et bavard du monde daujourdhui, il est bon quelquefois de choisir de se taire. Tant de mots dits ne racontent souvent rien dautre que leurs propres énonciations. Sécouter parler compte parfois plus que ce que lon a à dire.
Le chant des cigognes invite une quête du récit dans le geste, lémotion et la phrase musicale. A la différence du cinéma muet, il met en scène des êtres palpables. Le théâtre muet ne peut exister car les sons corporels, le souffle des acteurs, les frottements resteront toujours audibles. Le silence des mots est somme toute très bruyant, il a pourtant lavantage de forcer le spectateur à scruter le moindre détail porteur de sens.
Nous sommes en quête de sens et en cette période où vacillent férocement les fondements de notre humanité, où la question de lexistence et de la survie de lespèce revient au premier plan, il est heureux de chercher à retrouver lessentiel du bonheur : la rencontre avec lautre. ce spectacle ne raconte rien dautre. Encore une fois notre désir est de faire que le théâtre souvre à tous et réjouisse petits et grands. »
Ahmed Madami
Travailler sur le silence, telle a été ma quête.
Par peur du silence, nous avons souvent tendance à nous abreuver de mots pour combler un vide. Dans le partage avec lêtre aimé, les paroles ne nous projettent pas toujours au fond de lessentiel. Elles sont parfois source de malentendus et de quiproquos.
Ce qui mémeut le plus, ce sont ces instants rares de découvertes, guetter le souffle, les battements de cur, les pauses et les soupirs, surprendre le regard de lautre, ces gestes suspendus, appliqués ou maladroits, loin de toutes tricheries possibles.
Dans cet allegro appassionato, aucun mot. Juste lémotion des acteurs, leurs cris, leur chair, tous leurs non - dits. Juste les notes dune petite oiselle accordéoniste et dun grand échassier violoncelliste. Juste le temps pour le spectateur dune halte dans cette petite gare perdue au milieu de nulle part, où le temps sest arrêté.
Christine Pouquet
7, rue Louise Weiss 75013 Paris