Les Fables à La Fontaine

Danse à réciter
Les différents programmes
Dominique Boivin - Le Lion et le rat
Dominique Hervieu - Le Corbeau et le Renard
Mourad Merzouki "Käfig" - Le Chêne et le roseau
Bertrand Davy - Le Corbeau et le Renard
Herman Diephuis - La Cigale et la Fourmi
Salia Sanou - La Grenouille qui veut se faire...
Corinne Garcia - Le Lièvre et la Tortue

• Danses à réciter

A l'origine de ce projet, on retrouve les grands enfants de La petite fabrique, dont l'objet est de mettre en réseau des artistes et des structures afin de permettre la création de courtes pièces chorégraphiques déclinant chacune une fable de Jean de La Fontaine. Les trois premiers couplets réunissent des élèves doués : ainsi Dominique Boivin, qui n'a pas son pareil pour raconter l'histoire de la danse moderne à sa façon, s'est souvenu du Lion et le Rat qu'il veut rieur et chorégraphique ; Käfig, enfant du cirque, des arts martiaux et du hip hop, a imaginé le Chêne et le Roseau à sa sauce, piquante, quelque chose comme la confrontation entre deux conceptions distinctes de la danse mais si liées. Le chêne emblème de la robustesse, le roseau tout en souplesse, une variation fort actuelle. Quant à Dominique Hervieu, complice ès-Paradis au pays de Montalvo qui fait les beaux jours de la programmation jeune public de Chaillot, elle déclamera, à sa façon, ludique, imagée et ciselée, le Corbeau et le Renard, sans doute la fable par excellence. Un second programme réunissant des danseurs-chorégraphes du Centre Chorégraphique National de Montpellier donnera d'autres couleurs à La Fontaine : Herman Diephuis, Bertrand Davy, Salia Sanou et Corinne Garcia ont puisé dans leurs souvenirs d'enfants pour donner écho à ces fables vieilles de trois siècles. Il sera alors question d'argot pour une variation autour de : le Corbeau et le Renard, d'habiter littéralement le texte pour une Cigale et une Fourmi du troisième millénaire, d'une version aux couleurs africaines de la Grenouille ou encore d'un trio enchanteur pour Marche tout droit, variation emballante de : le Lièvre et la Tortue. De quoi séduire un jeune public et bien au-delà. En quinze ou vingt minutes, chacun de ces artisans-chorégraphes de La petite fabrique prouvera qu'il y a une vie après la fable. Et beaucoup de danse à la fontaine... 

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• Les différents programmes

Programme 1

Dominique Boivin, le Lion et le Rat
Dominique Hervieu, le Corbeau et le Renard
Käfig, le Chêne et le Roseau

mercredi 8 : 20h30
jeudi 9 : 14h30
vendredi 10 : 14h30 et 20h30
samedi 11 : 20h30
dimanche 12 : 15h

Programme 2

Proposé par les danseurs du Centre Chorégraphique National de Montpellier
Bertrand Davy, le Corbeau et le Renard
Herman Diephuis, la Cigale et la Fourmi
Corinne Garcia, le Lièvre et la Tortue
Salia Sanou, la Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf

mercredi 15 : 20h30
jeudi 16 : 14h30
vendredi 17 : 14h30 et 20h30
samedi 18 : 20h30
dimanche 19 : 15h

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• Dominique Boivin - Le Lion et le rat

Chorégraphie pour une danseuse et un chanteur : Christine Corday et…
Durée : 20 minutes

Quel plaisir de lire « On a toujours besoin d’un plus petit que soi » !

On pourrait aujourd’hui parfaitement adapter cette phrase avec un tout autre adjectif, par exemple :

« On a toujours besoin d’un plus abominable, affreux, atroce, dégoûtant, déplaisant, désagréable, disgracieux, effrayant, effroyable, hideux, ignoble, inesthétique, informe, protectionniste, monstrueux, immoral, indigne, malhonnête, déplaisant, cynique, obscène, répugnant, sale… que soi »

Ou bien par :

« On a toujours besoin d’un plus admirable, adorable, agréable, aimable, angélique, artistique, bellissime, bien tourné, manufacturable, brillant, céleste, charmant, consumable, coquet, décoratif, délicat, délicieux, distingué, divin, éclatant, élégant, enchanteur, esthétique, étonnant, exquis, féerique, formidable, grandiose… que soi »

Pour cela je réunirai un chanteur et une danseuse : lui chanterait son chant du roi puis le rat, dans son jargon de rat, lui répondrait. Cela pourrait faire une histoire et bien au-delà de la morale cette leçon vaut bien un hommage sans doute !

Dominique Boivin

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• Dominique Hervieu - Le Corbeau et le Renard

Chorégraphie pour deux danseurs : Roberto Pani et Wu Zengh

Le Corbeau et le Renard est la seule fable que je peux encore, trente ans après, réciter par cœur : Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau !

Je rendrai donc hommage au souvenir, niché au cœur de ma mémoire d’enfance, de cette société fictive peuplée d’humains, d’animaux, de végétaux qui vivent, dialoguent, s’entredévorent au pays de La Fontaine.

J’aime cet art de conter où le brio et l’élégance de la langue, sa légèreté, nous parlent de cruauté, de vanité, de la férocité du monde.

Dominique Hervieu

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• Mourad Merzouki "Käfig" - Le Chêne et le roseau

Chorégraphie pour trois danseurs : Mehdi Heniche, Aurélien Kairo, Halim Houcine
Durée : 20 minutes

Cette fable vieille de plus de cinq siècles aurait très bien pu être écrite de nos jours, car elle répond à une réalité de la culture actuelle.

Le Chêne et le Roseau, c’est la confrontation entre deux conceptions distinctes de la danse mais si liées.

D’un côté le Chêne, emblème de la nature de par sa robustesse et son inflexibilité face aux éléments, de l’autre, le Roseau tout en souplesse, qui subit les éléments mais ne cède jamais.

J’ai choisi cette fable car elle illustre mon parcours de danseur issu d’un mouvement chorégraphique émergent, malléable, face à un système installé, rigide.

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• Bertrand Davy - Le Corbeau et le Renard

Chorégraphie pour quatre danseurs : Loup Abramovici, Clémence Galliard, Audray Gaisan, Julien Gallée-Ferré
Durée : 15 minutes 

L’Affable d’après le Pignouf et le Marie, soit le Corbeau et le Renard

J’ai la mémoire immédiate de cette fable frénétiquement bramée en argot et en rythme dans ma famille. Elle se termine par « t’es le vrai mecton des costauds du loinquer », on comprendra « vous êtes le phénix des hôtes de ces bois ».

Entre la fin de cette drôle de version et la conscience d’adulte que « tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute », j’ai envie de nous promener comme un lièvre, un rat, un lézard géant, un bébé écureuil, un de Funès, un Montand.

L’affable est une variation décalée de le Corbeau et le Renard.

Avec quatre danseurs nous cherchons à incarner les multiples aspects de la Flatterie. Et tel le corbeau qui plein de lui-même lâche son bien, la Morale s’évanouit pour que se dégage la danse.

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• Herman Diephuis - La Cigale et la Fourmi

Chorégraphie pour deux danseurs : Clémence Galliard et Julien Gallée-Ferré
Durée : 15 minutes

La C et la F de la F d’après la Cigale et la Fourmi 

Question :
Comment une cigale et une fourmi s’attaquent-elles au texte de la première fable de La Fontaine ?
Réponse :
En se mettant littéralement dans le texte, en s’y collant, en le bouffant, en l’effaçant, en le criant, en s’habillant avec, en le chantant, en l’aspirant, en l’éteignant et en le phagocytant.
Et la morale ?
Et bien…

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• Salia Sanou - La Grenouille qui veut se faire...

Chorégraphie pour trois danseurs : Loup Abramovici, Audray Gaisan, Julien Gallée-Ferré
Durée : 15 minutes

La Grenouille de Wollossa d’après la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf

J’ai une forte envie de faire danser la grenouille de Wollossa qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf.

Cette fable me rappelle mon enfance passée en Afrique, dans la campagne de Léguéma auprès de mes grands-parents qui me contaient des mots, des proverbes, des devinettes et des histoires étranges où les personnages sont souvent représentés par des animaux à forte personnalité.

Mon grand-père me racontait que la grenouille a su qu’il y avait deux sortes d’eaux, le jour où elle est tombée dans un bain bouillant…
Cette fable se rapproche de la tradition orale très présente en Afrique, où les enfants, sans livre ni bibliothèque, apprennent à écouter, à regarder, à imiter, à se connaître, à grandir.

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• Corinne Garcia - Le Lièvre et la Tortue

Chorégraphie pour trois danseurs : Clémence Gaillard, Audrey Gaisan, Julien Gallée-Ferré
Durée : 15 minutes

Le lièvre et la tortue sont dans les starting-blocks.
A vos marques - Prêt - Partez
Je me voyais déjà en haut de l’affiche
Mais non, mais non !
Marche tout droit, cette fille là, fais celui qui ne la voit pas.
Marche tout droit, cette tortue là, fais celui que ça laisse froid.
Marche tout droit, ce lièvre là, c’est comme ça que tu l’auras.
Marche tout droit, cette fille là, te fera perdre ton sang froid.
Mais non, mais non.
J’aime les filles. 
Tout va très bien Madame la marquise.
Y’a de la joie et ça plane pour moi.

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