Certes, Les Nuits comptent parmi les plus beaux poèmes de la langue française, mais c’est bien de théâtre dont il s’agit. Une actrice fait face à un acteur - également pianiste et quel pianiste ! Jean-Claude Pennetier incarne le poète, Isabelle Hurtin, la muse. Il s’agit là d’un affrontement subtil, pétillant et dramatique, d’un dialogue entre l’admirable poème sur l’inspiration et la liberté humaines d’Alfred de Musset et la musique de Franz Liszt.
Un dialogue incisif sur l’inspiration...
A l’issue d’une période de désœuvrement et débauche, Alfred de Musset
connaît, lors de quelques nuits, entre mai 1835 et octobre 1837, un état
d’illumination extatique, fébrile. Il écrit très vite, comme sous la dictée
: "la nuit de mai", "la nuit de décembre", "la nuit
d’août" et "la nuit d’octobre". Ce texte met en scène deux
personnages : un poète et une muse. Emanation du divin et de la mémoire, la
muse incarne ce qu’il y a de plus intime et de plus extérieur à l’artiste
: l’inspiration. Ses visites ne sont pas de courtoisie. Le poète hésite.
Peur de souffrir, peur d’une liberté sans rivage, de s’affronter à lui-même,
envie de flâner, inclinaison vers la facilité. Ce sont de bonnes raisons. La
muse est un peu garce. Elle insiste... Ce dialogue incisif, déroutant, sur
l’inspiration et sur la liberté humaine est l’un des plus beaux poèmes écrits
dans une langue dont on a oublié la fluidité et la précision : le français.
Un concert de mots et de musique...
Musset reste un auteur de théâtre, y compris dans son écriture poétique. Ses
quatre "Nuits" offrent le prétexte d’un drame en musique. Un poète
et une muse se font face. Affrontement incisif, pétillant, dramatique.
Le poète est à la fois acteur et musicien : Jean-Claude Pennetier. La muse, une actrice : Isabelle Hurtin. Entre les mots de Musset, dont la muse et le poète se servent comme une arme, la musique de Liszt et de Schubert, interprétée par Jean-Claude Pennetier.
La Muse :
Comme une mère vigilante
Au berceau d’un fils bien aimé,
Ainsi je me penche tremblante
Sur ce cœur qui m’était fermé.
Parle, ami, - ma lyre attentive
D’une note faible et plaintive
Suit déjà l’accent de ta voix,
Et dans un rayon de lumière,
Comme une vision légère,
Passent les ombres d’autrefois.
Le Poète :
Jours de travail !
Seuls jours où j’ai vécu !
Trois fois chère solitude !
Dieu soit loué, j’y suis donc revenu,
A ce vieux cabinet d’étude !
Pauvre réduit, murs tant de fois déserts,
Fauteuils poudreux, lampe fidèle,
O mon palais, mon petit univers,
Et toi, Muse, ô jeune immortelle,
Dieu soit loué, nous allons donc chanter !
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.