À travers cette passionnante exploration musicale des sentiments humains, le mythe de Lucrèce traverse les siècles. Il arrive intact dans sa force et sa violence jusqu’à notre époque où il résonne particulièrement.
Lucrèce, noble femme romaine, vient d’être violée par le fils du roi Etrusque, ces envahisseurs occupant Rome. Elle s’avance sur scène pour raconter son histoire et prendre à témoin les dieux, sa famille, le monde entier. Elle passe de la sidération à la souffrance, du désir de vengeance au besoin d’être pardonnée, à la recherche de son honneur perdu. Mais comment continuer à vivre ?
C’est à Rome que Haendel compose en 1709 sa Lucrezia. Inspiré par Scarlatti, dont la cantate La Lucretia Romana fut un modèle du genre, Haendel redonne vie à un personnage historique et mythique à travers un véritable opéra miniature. Tout comme celle de Scarlatti, la cantate de Haendel est un tour de force pour l’interprète, qui porte par son chant un discours aussi intime qu’audacieux, aussi troublant que sincère.
Conscients de l’importance et la force du sujet, ces deux compositeurs écrivent une œuvre très personnelle, où alternent des récitatifs dans lesquels les sentiments et les douleurs du personnage sont ressentis physiquement, et des airs expressionnistes, tour à tour virtuoses ou hallucinés. On y voit une Lucrèce chantant jusqu’à la limite de ses forces, et à la fin déjà ailleurs, comme happée par la mort.
À travers cette passionnante exploration musicale des sentiments humains, le mythe de Lucrèce traverse les siècles. Il arrive intact dans sa force et sa violence jusqu’à notre époque où il résonne particulièrement.
Le programme du concert a fait l’objet d’un enregistrement avec le label Aparté.
20-22, rue Félicien Rops 91100 Corbeil-Essonne
En voiture (depuis Paris) : Autoroute A6, direction Lyon (pendant environ 30 Km).
Sortie Corbeil-Essonnes (N104), puis Corbeil-Essonnes Centre, direction Centre ville. Suivre la direction Hôtel de Ville, puis le fléchage Théâtre.