Les bavards

• Opérette en 2 actes

Une heure de bonne humeur et de légèreté pour cet Offenbach peu connu, pétillant comme une coupe de champagne, navigant entre comédie décalée et bande dessinée.

La scène se passe en Espagne. Criblé de dettes, Roland est poursuivi par ses créanciers, l'alcade et son greffier. Il est également amoureux d'Inès, la nièce de Sarmiento, et cherche à s'introduire dans la demeure de celui-ci, afin d'y rassasier son amour... et son estomac. Sarmiento, de son côté, est pourvu d'une épouse très bavarde, Béatrix. Il décide de se servir de Roland, dont la logorrhée n'a rien à envier à sa femme, pour la faire taire. Tout se conclura dans la bonne humeur et Sarmiento, pris à son propre piège, consentira au mariage d'Inès et de Roland.

Créé sous le titre de Bavards et Bavardes, en 1863 aux Bouffes Parisiens, Les Bavards ont remporté immédiatement un immense succès. Plus qu'une opérette, c'est un très joli opéra-comique, digne d'un opéra bouffe. La fraîcheur de certains personnages apparaît dans les rythmes dansants espagnols et dans les envolées vocales. La verve et le talent mélodique d'Offenbach sont une parfaite réussite qui tient autant du comique du livret qu'à l'expression de la musique toujours pétillante, charmante et vivante !

Par la Compagnie Minute Papillon.

• Note d’intention

Rendre grâce à Offenbach dont la musique a le génie des comédies de Molière… Les Bavards est une opérette peu connue d’Offenbach et pourtant, elle recèle de véritables trésors d’inventivité dramaturgique. Elle fait partie de ces oeuvres qui nous parlent encore aujourd’hui car elle puise ses personnages au coeur de la comédie humaine ; celle que Molière a explorée avec tant de génie.

Ces personnages et ces situations, nous avons voulu les rendre proches de notre époque en mettant l’accent sur des thèmes qu’effleure le propos : couple en crise, révolte
adolescente, femmes au pouvoir, endettement, incommunicabilité… Autant de préoccupations qui nous semblent très actuelles et qu’il est délectable de traiter à travers le prisme d’une comédie totalement décalée où le chant lyrique mêlé au jeu théâtral apporte une dimension surréaliste.

Nos « Bavards » invitent le spectateur à ouvrir une boîte de Pandore dans laquelle il trouvera une galerie de personnages contrastés, dans l’esprit des dessins animés. Il y découvrira un univers à la fois kitsch et contemporain aux couleurs osées et aux silhouettes très dessinées où la démesure rejoint le burlesque et convoque l’absurde, et où la parole comble le vide des existences. Les mots envahissent les décors (graffitis sur les murs, annotations sur le mobilier et les papiers peints…) et imprègnent les costumes (les tenues des bavards y sont criblées d’inscriptions…).

Le rêve y côtoie le cauchemar et le plaisir de rire se mêle à celui de la partition électrique d’Offenbach. En convoquant ces « Bavards », nous avons voulu un divertissement léger qui fait sens… sans dessus-dessous !

Ned Grujic