Brassens est-il soluble dans le « patrimoine de la chanson française de qualité » ? Brassens... Un nom qui charrie son flot d’icônes muséifiées. Une pipe, une moustache...Mais voilà que la folle tribu de la Campagnie des Musiques à Ouïr éveille la bête, fait remonter à la vie la colère, la tripe, le désir, la tendresse du rebelle statufié.
Entre étrangeté et familiarité, les arrangements musicaux font voler la poussière du temps et révèlent le relief et l’impertinence de textes. Mêlant étrange et familier, ils explorent l’univers libertaire du poète. La chanson de Brassens est vraiment universelle. Elle est une ritournelle où chacun et chacune se retrouve chaviré, ému, enfant, aïeul, aimant, passant, aimé, fleur, arbre, oiseau… L’idée est de fêter cette universalité, de la conjuguer à tous les temps et de chanter haut et fort que ce qui résiste devant tout, c’est bien la Poésie.
Les chansons sont réinterprétées dans un souci de liberté. Une liberté d’écriture propre à l’univers des Musiques à Ouïr, avec la volonté d’en faire surgir du neuf, du présent, de l’intemporel. Les interprètes sont pris au jeu, car il s’agit bien de jouer, se jouer de cette époque à travers une oeuvre de tous les temps.
Par la Campagnie des Musiques à Ouïr
« Le moustachu aurait adoré ça. Se faire houspiller, balader à grands coups de clairon, de riffs, de guitare électrique, de clarinette, de banjo et… de poches à graviers. Brassens a été joliment secoué par une bande de sept musiciens pas piqués des vers. Il fallait ça. La Campagnie des Musiques à Ouïr a empoigné les textes et les musiques du Sétois, n’hésitant pas à les tordre quitte à les réinventer, sans jamais perdre ni la rigueur imposée par l’artiste perfectionniste, ni l’universalité de sa poésie. Alors ce spectacle fut un bonheur, voilà. Rien à jeter. De la musique, jazz, folk, rock, les voix d’Eric Lareine, Loïc Lantoine, Denis Charolles, atypiques et puissantes.» Sud-Ouest
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