Une caisse qui n'entend que les codes-barres. Un métier peu propice aux échanges, invisible, des gestes automatiques... Entre les bips qui ponctuent ses journées, Anna aurait pu se sentir devenir un robot si elle n'avait eu l'idée de raconter son travail.
Elle est la multiple, tout à la fois spectatrice, témoin privilégié de notre temps, actrice, sujet et objet de la fable dans laquelle, en héros, elle affronte avec humour et fermeté des personnages tous plus étranges et singuliers les uns que les autres. Ils sont un peu nous-mêmes et nous sommes eux. Elle est cette conteuse pédagogue, poétique et drôle de mille histoires rocambolesques, cauchemardesques et pathétiques.
D'après Les tribulations d'une caissière d'Anna Sam, adapté par Vica Zagreba et Sébastien Rajon.
« J'ai voulu adapter et mettre en scène dans la continuité de ce qu'Anna Sam avait entrepris.
Elle-même a compilé des anecdotes liées à son expérience personnelle au sein d'unsupermarché. D'un blog sur internet, elle en est venue à publier son livre. De ce livre j'ai voulu extraire le vivant pour le porter à la scène et que Vica Zagreba incarne cette caissière. J'ai voulu partir de cette histoire singulière, qui dresse le portrait d'une jeune femme, pour tenter de parler plus généralement de nos quotidiens absurdes et de nos contemporains.
Le supermarché est le lieu que nous fréquentons tous au moins une fois par semaine et lacaisse, le lieu de notre minimum d'échange sociale. C'est notre aire de jeu commune. Nous y passons, nous y errons, nous y vivons presque pour certains. C'est une mini société où nous consommons en bon citoyens occidentaux, les uns à côté des autres quasi anonymement. C'est la sauvagerie de ce petit monde pourtant bien réglé qui m'a sauté aux yeux en lisant l'ouvrage d'Anna Sam et qui m'a donné l'envie de l'adapter à la scène et de donner à voir par le rire nos pathétiques comportements face à l'altérité.
La caissière est attachée à sa caisse. Elle paraît être le porte-parole idéal et sa caisse, le lieu choisi pour réfléchir l'image de nos facéties quotidiennes où chacun vient faire son numéro, se donner en spectacle. »
6, rue Pierre-au-Lard 75004 Paris