Ma tatie Alfred

• Comédie romantique et équivoque

Alfred, architecte d’intérieur le jour, se transforme en Reine de la nuit le samedi soir dans les discothèques branchées de la capitale avec son meilleur ami Georgie. Un soir, rentrant tard chez lui dans son costume de scène, une belle robe moulante, il est agressé par un cambrioleur, Kévin, qui, le voyant ainsi vêtu, le prend pour une femme. Que se passera t-il ? La nuit s’annonce torride, équivoque, romantique car les deux êtres sont à la recherche de l’âme soeur. Quiproquos, rebondissements et rires garantis.

• Quelle belle aventure !

Ma Commère Alfred, quelle belle aventure ! Ecrite en français et en créole, le titre à lui seul voulait tout dire, puisque, aux Antilles, “Makomè” signifie “homo”. Avec trois comédiens originaires de Guadeloupe, Guyane, et Martinique (Pascal Moesta, Rudy Icaré, Eddie Soroman), une tournée commença en juin 2004 pour s’achever en mai 2005, après 110 représentations. Le point culminant de cette tournée fut la série de représentations données à Paris au théâtre Comédia.

C’etait une première pour une troupe originaire des Antilles. Un véritable phénomène, durant 6 semaines, une marée humaine de ressortissants des Antilles / Guyane déferla au Comédia, obligeant le théâtre à programmer des séances supplémentaires. Le plus beau soir fut sans doute celui de la centième, avec une standing ovation de plus de dix minutes. De nombreux européens sont venus par curiosité voir la pièce en version créole. Même si certains ressortaient un peu frustrés de n’avoir pas tout compris, l’idée d’une version française intégrale fit son chemin.

Cette nouvelle version s’appelle Ma Tatie Afred. L’action de déroule en France, le langage des cités remplace le créole, mais c’est toujours la même rencontre de deux personnages que tout oppose et, qu’un beau soir, le destin va rapprocher : un jeune homme, revenant d’une soirée travestie, se fait passer pour une femme aux yeux d’un cambrioleur qu’il surprend en flagrant délit.

Du début à la fin, le public est complice de cette rencontre à la fois romantique et équivoque et du tourbillon de quiproquos allègrement endiablés et joyeux qu’elle engendre, pour son plus grand plaisir, dans le joie des rires partagés.

• Le mot du théâtre

Jean-Pierre Sturm est un habitué du Comédia où il apporte régulièrement les échos ensoleillés de sa Guadeloupe natale avec les one man show comiques des artistes antillais qu’il produit. Aussi, quand début janvier 2005 il nous parla de son projet de Ma Commère Alfred, la comédie qu’il avait écrite en franco-créole, nous fûmes d’accord pour l’accueillir, non pas un seul week-end, mais pour une série de représentations.

Le succès fut triomphal, la pièce déchaînant les rires du public antillais et même du public francophone, (les métros) qui, s’ils n’entendaient pas le créole, comprenaient facilement le comique des situations. Du coup, Jean-Pierre Sturm envisagea une programmation en fin de saison. A la fois auteur et producteur du spectacle Jean-Pierre Sturm aborde une nouvelle rive de cette aventure. L’action ne se déroule plus aux Antilles, mais dans un quartier chic de notre capitale. Confrontation entre classe aisée et
banlieue défavorisée, deux mondes, deux langages, deux univers...

Gageons que, cette fois encore, ces trois personnages, les situations insensées dans lesquelles ils se retrouvent, le quiproquo systématique, vont faire résonner le théâtre Comédia d’éclats de rire dont nos temps ont bien besoin. L’adaptation française conserve les saveurs piquantes et irrésistibles de la version créole, traitant de l’homosexualité avec drôlerie sans jamais cesser d’être tendre. Résolument moderne, cette comédie plaide joyeusement pour le droit à la différence.

Danielle Mathieu-Bouillon, Directrice déléguée du Théâtre Comédia