Magdalena Kožená et Mitsuko Uchida offrent ensemble un programme « hors du commun » où il est clair que l’une ne pourra briller sans l’autre, tant leur choix des lieder et mélodies imposent une complicité et un engagement à part égale des deux interprètes.
Elles nous invitent à un voyage sentimental, qui s’ouvre ici par l’adieu angoissé de Schumann au monde du lied avec son tardif opus 135. Le musicien porte une attention toute particulière à la traduction des sentiments mais libère surtout la forme traditionnelle du lied en conférant au piano un rôle novateur.
Au sein de l’œuvre de Mahler, si souvent marquée par l’épreuve et la douleur, son cycle sur des poèmes de Rückert est un oasis de bonheur dont il faut goûter chaque note et mot. Comme beaucoup de ses contemporains, Debussy fut sensible à la poésie de Verlaine qu’il a particulièrement magnifiée dans son cycle des Ariettes oubliés. Les Poèmes pour Mi de Messiaen est le premier des trois grands cycles que le compositeur écrivit pour la voix et le piano. Composé de neuf mélodies faisant alterner des formes musicales très différentes et exigeantes, il offre une poétique conclusion à cet émouvant voyage au pays des sentiments.
Schumann : Gedichte der Königin Maria Stuart op. 135
Debussy : Chansons de Bilitis
Mahler : Rückert Lieder
Debussy : Ariettes oubliées
Messiaen : Poèmes pour Mi (Livre II)
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