Il est majestueux dans les Lieder de Schubert dont il s’est fait l’interprète d’excellence depuis plus de deux décennies. En cette saison anniversaire du maître de Bonn, le voici tout naturellement célébrant un corpus méconnu et rarement donné en concert. Le catalogue des Lieder de Beethoven compte environ 90 numéros, et s’il n’a pas la majesté et la plénitude que donnera au genre Schubert, il contient quelques pépites qui méritent de trouver l’interprète idéal.
Ainsi Adelaïde, l’un des plus anciens (1796) qui conserve encore la forme de romance-cantate et pour lequel le compositeur a nourri un attachement tout particulier. Citons encore le recueil des Sechs Lieder von Gellert (1802-1803), animé d’une profonde fièvre spirituelle, An die Hoffnung (1804) plus porté, lui, sur l’idée du destin alors que An die ferne Geliebte (1815-1816) consacre le souvenir nostalgique de la femme aimée. On retrouve ainsi quelques-uns des thèmes chers au compositeur, qu’il portera haut dans des formes musicales différentes. Matthias Goerne sait que l’exercice du Lied pour être réussi se doit d’être un duo en osmose. Il nous l’a prouvé à maintes reprises avec des pianistes tels qu’Alfred Brendel ou plus récemment Leif Ove Andsnes. Son choix ici du jeune Jan Lisiecki devrait s’inscrire dans cette exigence d’entente musicale.
Au programme
An die ferne Geliebte op. 98
Sechs Lieder von Gellert op. 48
Resignation WoO. 149
An die Hoffnung op. 32
Lied aus der Ferne WoO. 137
Maigesang op. 52 n° 4
Der Liebende WoO. 139
An die Hoffnung op. 94
Adelaide op. 46
Wonne der Wehmut op. 83 n° 1
Das Liedchen von der Ruhe op. 52 n° 3
An die Geliebte WoO. 140
15, avenue Montaigne 75008 Paris