Avec Twenty-seven perspectives, Maud Le Pladec fait de la Symphonie inachevée de Schubert une partition fantôme. Les danseurs deviennent l’écriture d’une musique inaudible tout autant que les véhicules de son expressivité renouvelée.
La musique (pop, post-minimaliste américaine ou tout autre) a toujours été intrinsèquement liée à la composition chorégraphique chez Maud Le Pladec, dans la fusion, la friction, le dialogue. Danse, musique et texte ont toujours fait bon ménage dans son travail qui, pour être abstrait, n’en est pas moins réceptif au monde, et perceptif. Pour sa nouvelle pièce, Twenty-seven perspectives, la chorégraphe confère un autre statut à la musique pour mieux « revoir » sa danse en élaborant une sorte de méditation chorégraphique autour du chiffre 27, référence au travail de l’artiste Rémy Zaugg qui s’est livré dans son oeuvre 27 esquisses perceptives à la tentative d’épuisement d’un tableau de Cézanne.
En compagnie du compositeur Pete Harden, elle creuse un autre monument artistique, la Symphonie inachevée de Schubert pour en extraire une série de réinterprétations subjectives et fragmentaires. « Est-ce que je vois ce que j’entends ou est-ce que j’entends ce que je vois ? En d’autres termes, comment regarder la musique et écouter la danse ? », interroge Maud Le Pladec.
Temps d'échange avec l'équipe artistique à l'issue de la représentation du 29 mars 2019.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris