Un acrobate-magicien, un trampoliniste-sorcier, un acteur-danseur mais encore… Un seul nom : Yoann Bourgeois. Cette nouvelle valeur de la piste s’est fait remarquer par sa quête de sensations fines et jusqu’au-boutistes en inventant de nouveaux moyens pour filer un méchant vertige au réel.
Avec L’Art de la fugue (2011), pas de deux voltigeur avec Marie Fonte dans une boîte en bois qui se dépliait comme un accordéon, Yoann Bourgeois imposait une écriture acrobatique et chorégraphique au sein de laquelle l’interprète, et non l’agrès, irradie. Cet artiste de cirque « joueur d’abord et sans spécialité » a su fusionner ses acquis en les passant au tamis d’une extrême sensibilité.
Le voilà qui se risque dans une série de performances intitulée Minuit Tentatives d’approches d’un point de suspension. Qu’il se glisse dans un cylindre rempli d’eau ou se suspende à un pendule, cet amoureux du jeu sous toutes ses formes sait toujours combiner la grâce avec une certaine idée du danger.
Jeanne Liger
« C’est parce que je venais d’atteindre l’âge où l’on peut, sérieusement et quel que soit le cours des événements, anticiper les grands traits de notre vie à venir, et parler de ses jours futurs avec cet air de passé, que je me mis à élaborer un Programme. Cet âge n’était pas un seuil objectif ni une réalité temporelle, cet âge était la conscience de quelque chose. Quel que soit le nombre de jours qu’il restait, et même selon les plus audacieux pronostics, ce serait trop court.
Mon Programme consistait à désamorcer le temps. Bien sûr, c’était impossible en soi. Mais il existait des méthodes d’approches. Ce serait simple et définitif. Je décidais d’une simple phrase pour nommer l’Oeuvre : « Tentatives d’approches d’un point de suspension » Quelque chose comme un désir d’oeuvre oui. Nous rentrerons dans les détails. Les détails montreront que les petites formes ne sont pas moindres que les grandes.
Que tous ces formats qui existent sur un plan horizontal cherchent à cerner le présent. Que toutes ces constructions scénographiques, ces agrès, ces machines, ces objets, ces rapports à l’objet, ces rapports au temps, ces rapports au public ces rapports à l’image... ne cherchent définitivement qu’une seule chose.
Une suspension. »
Yoann Bourgeois
31, rue des Abbesses 75018 Paris