Nous sommes dans les années trente. Une conférence traitant de la commedia dell’arte et Molière doit avoir lieu. Arrive un mince factotum, chargé d’installer l’espace de jeu. Il est rejoint bientôt par un acolyte bien enrobé. Moustic et Mastoc (un hommage à Laurel et Hardy ?) sont ainsi réunis. Après de nombreuses péripéties et accidents, on apprend que les conférenciers ne viendront pas. Nos deux compères vont donc les remplacer au pied levé et interpréter, par un jeu infernal de masques et de costumes, un Médecin malgré lui délirant qui mélange allègrement les personnages du théâtre Molièresque, mais aussi ses répliques, ses lazzi pour y joindre improvisations et décalages dans la grande tradition de la comédie italienne et de Molière lui-même... Au terme de leur brillante démonstration, les deux compères se querellent et décident de se quitter. Un heureux évènement les en dissuadera.
Notre envie était de réunir, dans un même spectacle, la commedia dell’arte, Molière et le cinéma burlesque américain, ces trois expressions de la farce qui n’ont jamais été, à notre goût, dépassés et pour cause : ils sont de même facture. Si Molière s’inspire de la commedia dell’arte, les burlesques des années 20 ou 30 en sont imprégnés. Une longue tradition qui des masques de Zanni du 16ème siècle, en passant par les Sganarelles, Scapins, clowns anglais, vedettes de musichall et autres, va donner cette prodigieuse explosion comique du début du 20ème siècle que le cinéma va immortaliser pour notre plus grand plaisir. Les personnages diffèrent à peine, leur rapport (premier zanni - deuxième zanni, Clown blanc, Auguste, dominant, dominé, exploiteur et victime) perdurent, les techniques de jeu se reproduisent (la règle de trois, les suspensions, les ruptures...) même les gags comme les splasticks succèdent aux lazzi. Le comique occidental doit beaucoup à ces comédiens professionnels de l’Italie du 16ème siècle qui pour survivre seront condamnés à plaire et à faire rire. Une leçon que n’oublieront ni Molière, ni les Keaton, Chaplin, Laurel et Hardy et consorts.
Le spectacle est scindé en deux parties. La première inspirée par les films de Laurel & Hardy en reprend certains dialogues, certaines pantomimes, chansons et danses auxquels sont ajoutées nos improvisations. La deuxième partie tourne autour du Médecin malgré lui auquel sont ajoutées quelques scènes emblématiques du génie Molièresque. Le jeu laisse une grande place à l’improvisation et au contact direct avec le public.
Le spectacle, interprété par deux comédiens, dure une heure quinze et s’adresse à un public très large, de 7 à 77 ans, plus, ou moins. Il peut être joué dans les théâtres équipés, dans les bibliothèques ou établissements scolaires, en extérieur avec ou sans régie sophistiquée.
14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris