Sensualité à fleur de peau et énergie fiévreuse: la nouvelle création d’un jeune chorégraphe au vocabulaire singulier se joue en noir et blanc, du crépuscule à l’aube. Un travail sur l’intimité en trois tableaux.
Energique, incisif, terrien, Abou Lagraa se lance à corps perdu dans tout ce qu'il entreprend ; il l'a prouvé chez Rui Horta, dont il est devenu l'assistant, ou en remportant le deuxième prix au Concours International de Danse de la Ville de Paris. Né à Annonay, ce jeune chorégraphe d'origine algérienne ajoute à d’exceptionnelles qualités d’interprète, un talent d’écriture d’une étonnante modernité. Au répertoire de sa compagnie La Baraka, fondée en 1997, figurent notamment Les 2, Violatus, Kraft et Fly… Fly…
A partir du thème de la couleur blanche, symbole de pureté, Nuit blanche réunit trois histoires courtes : “La nuit pour moi n’est jamais blanche, note le chorégraphe, c’est le début d’une fin ou d’un nouveau commencement… Et puis c’est une couleur neutre qui permet une totale liberté.”
Dans T.T.T., trois personnages juchés sur des plate-formes ne peuvent communiquer entre eux qu’en traversant un filet qui les relie. Lien à la fois sécurisant et mouvant mais qui peut devenir un piège. ( Trio d’hommes avec Jorge Crudo, Saül Dovin, David Drouard)
Light never end engage un dialogue entre un homme et une femme, doux et voluptueux à la fois, avec pour troisième personnage, la lumière qui les met à nu, les renvoie à eux-mêmes. (Duo avec Abou Lagraa, Aurélia Picot)
Blanc-seing met en scène cinq femmes dans un huis-clos ludique. L’apaisement n’est pas loin, avec l’apparition de l’aube. Le langage des émotions est accessible à tous. Le mouvement, d’une grande douceur, part des hanches, des épaules : jeu de séduction physique et sensuel dans une belle harmonie gestuelle. ( Quintette de femmes avec Delphine Caron, Marion Mangin, Sandrine Maisonneuve, Leïla Pasquier, Aurélia Picot )
Nuit blanche déploie un vocabulaire singulier, comme cette façon très personnelle d’écarter les doigts, de se lancer dans l’espace ou de caresser le corps de l’autre. Une sensualité à fleur de peau qui surgit même quand la gestuelle se fait plus saccadée, plus âpre et violente.
Gallia Vallette-Pilenko. Les Saisons de la Danse
Grand Théâtre - place du Ralliement 49000 Angers