A partir de 5 ans.
Le spectacle commence par une berceuse gestuelle et silencieuse et se termine au petit matin par une étrange danse. Entre ces deux moments se déroule l’histoire.
L’histoire de ce spectacle est simple : il s’agit de parler de la dernière nuit du roi Obo et, par le biais de l’activité nocturne qu’est le rêve, s’interroger plus largement sur les chemins tortueux de l’existence humaine.
À travers les rêves, les souvenirs et les délires du roi, les spectateurs découvrent des bribes de sa vie. Ils assistent à sa naissance dans un petit village, à son enlèvement, à son enfance contrariée, à ses guerres et caprices, à un absurde repas de rois... Et toujours l‘omniprésence de trois femmes aux multiples facettes, uniques personnes dans l’entourage de ce roi sans sujets.
Narratrices du récit, elles changent de visages pour mieux conter et dévoiler l‘histoire. Ainsi elles endossent, tour à tour, les rôles de villageoises, gouvernantes, rois, soldats et même de mouches - pour accompagner et/ou perdre les spectateurs dans les méandres de la tête du roi vieillissant.
Dans Obo, pas de dramaturgie linéaire, pas de narration classique mais un travail d’évocation où le quotidien côtoie toujours le surréalisme.
Plus le spectacle avance et plus le roi s’éloigne de la réalité, pour se perdre dans ses fantasmes.
Rattrapé par ses fantômes, le roi Obo quitte ce monde par une grotesque et poétique danse macabre avec les mouches.
Comment s’interroger sur l’homme, l’humain et sa conscience, son éphémère existence, sur ce qui constitue son essence même ? Comment parler des hommes, de leurs peurs et de leurs rêves ? Et comment parler de cela sur un plateau de théâtre dans un langage visuel, coloré, intelligible, à partager avec des jeunes spectateurs ? [...] Comment essayer d’emmener les spectateurs danser au pied de l’arc-en-ciel ?
Le langage choisi pour raconter cette histoire onirique est visuel, gestuel et rythmique .
Dans un univers intemporel et épuré se croisent différentes formes comme le théâtre de mouvement, d’objet, la danse, la marionnette. Les protagonistes déplient, tordent et nouent des tissus pour ainsi faire apparaître les différentes figures du roi et faire progresser la narration.
Les personnages poussent, tournent, ouvrent et ferment des paravents, créant ainsi les différents espaces de l’histoire qu’ils soient concrets comme la chambre du roi, un village ou plus oniriques, suspendus entre deux mondes. Les portes et fenêtres des paravents, tels des castelets, s’ ouvrent et se ferment à la mesure des rêves et des cauchemars du roi Obo.
Les objets se transforment et changent de fonction pour mieux suggérer ou servir ses délires. Au centre, un portant d’habits que le roi traverse pour passer de l’autre côté du miroir...
Dans Obo, la dramaturgie repose sur des tableaux, sur des portraits de personnages dressés dans un langage corporel. La construction dramaturgique n’est pas linéaire, elle « vole » d’un tableau à l’autre, d’une situation à l’autre. La logique du spectacle ne dépend pas d’une narration classique, mais elle est le résultat de l’évolution des personnages et des noeuds émotionnels qui se font et se défont.
Ce type d’écriture scénique et de forme de communication non verbale favorise la rencontre avec des spectateurs d’âges et de cultures différentes et donne la possibilité d’envisager le spectateur comme un partenaire actif. Des rendez-vous, des temps forts lui sont proposés, mais entre deux, il peut laisser libre cours à son imagination.
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris