En flamenco, les prix ne sont rien, mais ils disent beaucoup. Recevoir le prix de la critique du festival de Jerez, la Mecque du flamenco, est bien plus qu’une récompense. C’est un adoubement.
Olga Pericet c’est d’abord une présence qui tient du prodige. Ce corps frêle, lorsqu’il envahit la scène semble se déployer et grandir. Olga Pericet, cordouane de naissance, est une innovatrice née. Si elle peut l’être avec cette radicalité, c’est qu’elle possède un vocabulaire classique parfaitement maîtrisé dans les différents chapitres qu’exige la danse flamenca traditionnelle.
Ne fut-elle pas formée par les maîtres Manolo Marin et Rafaela Carrasco ? Mais à partir de là, son sens de la plastique et son incroyable maîtrise corporelle lui donnent la hardiesse d’inventer son propre lexique gestuel en une géométrie subtile et engagée.
Pour construire De una pieza, sa deuxième création, Olga Pericet s’inspire du concept qui nourrit l’art traditionnel du cassetête chinois, le tangram. Le but du tangram est de reproduire les figures et les silhouettes proposées à partir de pièces à disposition. Et c’est dans ce territoire déroutant qu’elle met son art en jeu et en fait un jeu.
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