France-Espagne, ces deux pays n’ont cessé de s’influencer mutuellement, sans qu’aucun ne l’emporte sur l’autre ! Depuis la fin du XIXe siècle, la France fascinait en effet l’Espagne pour son raffinement et son talent à donner à l’orchestre une infinitude de couleurs. À l’inverse, l’Espagne fascinait la France pour sa capacité à évoquer le charme exotique de l’Orient ou des Gitans.
Dans ce concert, les deux œuvres de Debussy font aussi appel à l’idée de l’Antique : la racine commune à tout le pourtour méditerranéen. La harpe sonne ainsi comme un écho lointain à la lyre d’Orphée ; et le faune emprunte à Mallarmé pour décrire la figure d’un être mythologique, sensuel et lascif. Bien réelle en revanche est Carmen : un condensé de toutes les femmes réunies en une seule, pour faire tourner la tête à tous les hommes, sans exception... Pour rendre hommage à son charme fatal, rien de mieux que la virtuosité instrumentale : l’effet est le même sur l’auditeur qui se trouve rapidement conquis et enivré par le trop-plein de notes virevoltantes. Le quintette de Granados apporte une touche romantique au concert, avec ses mélodies capiteuses et intenses.
Musique de chambre avec les musiciens de l'Orchestre National d'Île de France.
Claude Debussy : Danses pour harpe et cordes et Prélude à l'après-midi d'un faune
Georges Bizet : Fantaisie sur des airs de Carmen
Enrique Granados : Quintette pour piano et cordes en sol mineur op. 49
4, rue Félibien 75006 Paris