Au moment où Wagner s’impose comme un modèle à toute l’Europe, la France prend le parti de cultiver la légèreté et le divertissement.
Camille Saint-Saëns – l’auteur du célèbre et désopilant Carnaval des Animaux – surprend encore aujourd’hui par son aisance, sa fluidité et son esprit canaille. La Danse macabre décrit pourtant une ronde infernale ! Mais la Mort et ses sbires deviennent presque drôles, avec le bruit de leurs os qui s’entrechoquent, suggérés par un xylophone glissé dans l’orchestre. Même le Dies Irae, censé terroriser les pauvres humains, prend des allures grotesques, presque sautillantes. Saint-Saëns utilise encore ce Dies Irae dans sa troisième symphonie ; et là aussi, le second degré pointe son nez : le compositeur s’empare des attributs de l’église (mélodies suspendues, esprit contemplatif, solennité, orgue…) pour leur donner des habits symphoniques et les placer dans une salle de concert…
Dans les années 1920, Maurice Ravel a lui aussi emprunté au jazz ou aux musiques de fête pour alléger le rituel du concert classique. Son Concerto sonne comme un véritable feu d’artifice avec, au centre, une cantilène sublime, sobre et émouvante, qui rendra le concerto immédiatement célèbre à travers le monde. La french touch était née.
Camille Saint-Saëns :
Danse macabre
Maurice Ravel :
Concerto pour piano en sol majeur
Camille Saint-Saëns :
Marche héroïque
Symphonie n° 3 en ut mineur, dite « avec orgue » op.78
Place du Jour 75001 Paris