Il fallait s’appeler Beethoven – et se considérer comme un génie hors norme – pour imaginer ce Triple Concerto qui met en avant non pas un mais trois solistes face à un grand orchestre. Le style est martial, grandiose, typique de la période que l’on a appelée par la suite « héroïque ». La véhémence et l’ampleur des mélodies se doublent d’un jeu sur les masses orchestrales : on est loin des genres anciens du concerto grosso ou de la symphonie concertante pour aller vers une forme d’hyper-concerto, qui ouvre des perspectives radicalement modernes. Pour autant, la cohésion entre les trois solistes doit être parfaite ; ce qui rend parfaitement logique de faire appel à une formation de musique de chambre déjà constituée (comme ici le magnifique Trio Wanderer).
Dans son œuvre nouvelle, Matteo Francheschini, compositeur en résidence à l’Orchestre, rendra hommage à Beethoven en se saisissant du même effectif pour lui faire dire des choses neuves.
Le programme se termine aux antipodes de l’ambition beethovénienne : Schubert est le musicien de la poésie intérieure, fragile et chaleureuse, même lorsqu’il écrit pour l’orchestre symphonique.
Ludwig van Beethoven : Triple Concerto pour violon, violoncelle, piano en ut majeur op.56
Matteo Franceschini : Triple Concerto
Franz Schubert : Symphonie n° 8 en si mineur " Inachevée "
Lumière sur le concert à 19h : conférence gratuite réservée aux spectateurs.
45, rue La Boétie 75008 Paris