Le pianiste Javier Perianes dans l’exercice du joué-dirigé avec deux concertos de Mozart et Beethoven.
Reflet de la philosophie des Lumières, la musique de la fin du XVIIIe siècle privilégie la clarté et la vigueur pleine d’optimisme, telle la Symphonie n° 16. Dans ce contexte, les deux concertos que joue et dirige Javier Perianes prennent un relief particulier.
Le Concerto pour piano n° 24 de Mozart exprime en effet un sentiment tragique presque continûment. Son orchestration (riche de trompettes et de timbales rares dans un concerto à l’époque), sa tonalité d’ut mineur et sa construction formelle affirment sa singularité.
Dans la même tonalité d’ut mineur, le Concerto pour piano n° 3 de Beethoven porte des traces de la crise que traverse le compositeur, dont la surdité est en train de s’aggraver de façon irréversible. Mais quelques rayons transpercent ces sombres nuages, comme en témoignent le ton rêveur du « Largo » et la conclusion enjouée du final.
Mozart Symphonie n° 16 K. 128
Concerto pour piano et orchestre n° 24 K. 491
Beethoven Concerto pour piano et orchestre n° 3 op. 37
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