Pour les Romantiques, il n’y a qu’un pas entre l’enfer et le paradis, entre l’extase et la damnation, entre le bien et le mal… car le monde romantique se construit précisément entre la transgression et la retenue. Et tout bien considéré, la malédiction promet plus de plaisir !
Dans le Vaisseau fantôme, Wagner déchaîne les éléments marins pour mettre en scène une légende ancestrale, celle d’un Hollandais puni d’errance éternelle s’il ne rencontre pas un amour pur et sincère. Dans Malédiction, Liszt cherche à donner au piano virtuose le ton « pathétique » de l’extrême : le soliste éveille la fascination avec un déluge de notes qui provoque notre extase.
Dans Les Djinns, César Franck s’inspire d’un long poème où Victor Hugo décrit des êtres surnaturels qui déchirent le ciel nocturne par leur passage, et sont aussi, dit le Coran, comme une réplique maléfique de l’être humain. Dans le Poème de l’Extase, Scriabine tente de rapprocher plaisirs mystique et sexuel, recherchant tout au long de sa symphonie une forme d’ivresse de la volupté.
Richard Wagner
Le Vaisseau fantôme, ouverture
Serge Rachmaninov
L’Île des Morts
César Franck
Les Djinns, poème symphonique pour piano et orchestre
Franz Liszt
Malédiction pour piano et orchestre à cordes
Alexandre Scriabine
Poème de l’Extase op. 54
Direction Enrique Mazzola.
252 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris