L’oiseau incarne la musique de la nature : par ses chants clairs et répétés, il s’approche le mieux de la musique humaine, pouvant même être traduit en notes, cité dans les partitions.
Ainsi dans les Chants d’un compagnon errant (Lieder eines fahrenden Gesellen), les chants d’oiseaux stylisés apparaissent dès que le texte parle de nature : une nature forestière, poétique, nostalgique. Mais pour Mahler, l’oiseau est aussi le symbole de l’élévation. « Je m’efforce, écrivait-il à sa femme Alma, d’arracher aux griffes de la banalité tout ce qui caractérise les côtés positifs et productifs des choses, que souvent je distingue ainsi de plus haut, comme un vol d’oiseau… ».
Mozart n’avait pas d’autre but quand, dans sa Flûte enchantée, il déguisait en oiseau le personnage de Papageno, en apparence pour faire rire l’auditoire, mais aussi pour montrer que ce personnage possédait l’un des trésors les plus difficiles à obtenir : la joie naturelle.
Pour Stravinski, enfin, l’oiseau est un être magique. Son Oiseau de feu est merveilleux : il apparaît « tout d’or et de flammes », insaisissable, guidant le héros vers le royaume de l’immortalité, et le sauvant à la fin des êtres maléfiques. Sa musique est à la hauteur de cette magie : scintillante, étourdissante, fascinante…
Rarement l’orchestre n’aura été aussi magique.
Rossini : Le Voyage à Reims, ouverture
Mozart : La Flûte enchantée, airs de Papageno
Mahler : Les Chants d’un compagnon errant
Saariaho : Forty Heartbeats
Stravinski : L’Oiseau de feu
Direction Enrique Mazzola, Baryton Detlef Roth
252 rue du faubourg Saint-Honoré 75008 Paris