En 1913, un séisme se produit à Paris : la création du Sacre du printemps suscite un scandale mémorable, à la hauteur de la modernité de ce ballet que Stravinski avait voulu comme un hymne au paganisme, au primitivisme et aux forces obscures de l’âme humaine. Il n’y a pas d’histoire dans ce ballet chorégraphié par Nijinski, juste deux tableaux : l’adoration de la Terre et le sacrifice d’une adolescente sous les yeux de la communauté réunie en transe. La musique est l’une des plus incroyables jamais écrites : puissante, rythmée, éclatante, virtuose, enchevêtrée, elle vous emporte dans un tourbillon de force vitale.
En comparaison, La Bien-Aimée de Darius Milhaud est bien sage. Il s’agit d’un ballet en un acte pour pianola (piano mécanique) et orchestre écrit en 1928, collant des musiques de Schubert et de Liszt. Cette partition, non éditée, non enregistrée, tombée dans un oubli total, va revivre sous la baguette d’Enrique Mazzola. Un événement à ne pas manquer.
Au programme
Franz Schubert : Rosamunde, ouverture
Darius Milhaud : La Bien-Aimée (re-création mondiale)
Igor Stravinski : Le Sacre du printemps
221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris