Orphée et Eurydice

• Version parisienne et de concert

Gluck imposa en 1762 à Vienne une réforme de l’opéra incarnée par son « Orféo ». Maître de Musique de Marie-Antoinette, il fut appelé par elle à Paris en 1774, transmettant sa vision novatrice à l’art lyrique français.

Écrit à l’origine pour un castrat alto, Gluck révisa le rôle d’Orphée pour Paris, le fit traduire de l’italien au français et le destina à un ténor qui monopolise quasiment l’œuvre, en duo avec le choeur. L’histoire en est bien connue : Orphée pleure sa défunte Eurydice quand Amour, envoyé par Jupiter lui propose de l’aller chercher aux Enfers sous condition d’apaiser les Furies par son chant, de ne pas regarder son aimée ni de s’en justifier auprès d’elle. Ce thème éternel a d’ailleurs inspiré une vingtaine d’opéras, l’Orphée de Gluck se situant à mi-chemin (temporel) entre le sublime Orfeo de Monteverdi et l’hilarant Orphée aux Enfers d’Offenbach.

Le ténor Michele Angelini chante le rôle-titre, après l’avoir incarné à Covent-Garden (Londres). Spécialiste reconnu des rôles mozartiens et rossiniens, il vient d’incarner Don Ottavio (Don Giovanni) à Covent Garden, le Comte Almaviva (le Barbier de Séville) à Berlin, Séville et au MET de New York, remportant les acclamations du public et de la critique (qui l’avait déjà plébiscité au même endroit en Tonio dans La Fille du Régiment).

John Eliot Gardiner choisit ici la version parisienne, la plus aboutie par Gluck lui-même sur le plan du drame comme de l’orchestration (somptueuse), et qui magnifie le rôle d’Orphée. Un tournant dans l’opéra français que Gardiner dirige à Covent Garden, avant de présenter la version concert à Versailles.

• Programme

Christoph Willibald Gluck (1714-1787)
Orphée et Eurydice
Drame héroïque en 3 actes. Livret de Pierre Louis Moline.
Créé à L’Académie royale de musique de Paris, salle des Tuileries, le 2 Aout 1774.

Par The English Baroque Soloists et The Monteverdi Choir, direction Sir John Eliot Gardiner.