A partir de 8 ans. Ils sont quatre qui cherchent, qui essayent, qui rassemblent des matériaux, qui explorent des territoires, qui dansent bien sûr, mais qui finissent un pinceau à la main. Ils sont quatre, deux danseurs, un jongleur et Jean-Christophe Bleton, le chorégraphe, le veilleur, lhomme à tout faire, le meneur de jeux. Ils sont quatre et un plateau de bois suspendu imaginé par Jean-Pierre Larroche, indispensable à leurs jeux, qui tantôt partage lespace, tantôt se renverse et devient surface à peindre.
" La peinture est un langage beaucoup plus spontané et beaucoup plus direct que celui des mots, plus proche du cri ou de la danse " écrivait Dubuffet. Jean-Christophe Bleton la pris au mot.
A lorigine de Oukiva, il y a sa passion pour lart brut, pour Dubuffet et Chaissac, artistes de la spontanéité, de la naïveté, de linnocence, du plaisir de créer sans souci de lobjet final. Alors ça se passe entre des corps et lespace, entre des corps et des objets, entre des corps et des couleurs. Les corps chavirent comme les bonhommes titubants de Dubuffet, les corps se disloquent, se recomposent, jouent avec des papiers, écoutent une recette de peinture à la serpillière, le jongleur jongle comme si de rien nétait, le chorégraphe veille.
Cest en pensant à lâge où on découvre son corps et où on explore ses possibilités, timidité et audace mêlées, que le chorégraphe a créé Oukiva.
On sort du spectacle ragaillardis, rajeunis, pleins denvies.
En guise dintention
Oukiva, cest une sorte dhommage à Gaston Chaissac et Jean Dubuffet, mais aussi, à tous ces hommes qui ont produit " des objets insolites, des manuscrits illisibles, des peintures qui seffacèrent, des sculptures de bois, brûlées comme de vieilles bûches ", et dont on ne saura jamais rien.
Avec Jean, " lhomme du commun " et Gaston, " le faux naïf " ce spectacle est une plongée dans lespace et la matière ou plutôt les matières. Celles quils ont exploitées dans leurs uvres, à la recherche dune culture qui plongerait ses racines dans lart préhistorique et populaire, dans celui des jouets, des dessins denfants, matières modestes donc, mais matières de vie, chargées de mémoire, dune petite histoire.
Récupération, superpositions, collages, graffiti, incisions, grattages, empreintes, sont des techniques que ces deux peintres ont utilisées dans leur recherche vers une simplicité.
Depuis longtemps, dans mon travail chorégraphique je pars de matières brutes, simples, " populaires ", en utilisant des procédés analogues pour créer dautres sens, sensations, émotions. Aussi ces deux hommes, dans leurs choix et leurs uvres, me parlent
Jean-Christophe Bleton
7, rue Louise Weiss 75013 Paris