Le langage est d'une richesse phénoménale, on ne l'utilise pas à sa juste démesure. La règle du jeu, c'est de se donner des règles, d'inventer des contraintes. Tel serait le point de départ de l'Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle).
Mais c'est qu'ils sont masochistes ces gens-là pour se compliquer comme ça l'existence, observerait un néophyte. À quoi le fou de mots qu'est Michel Abécassis répondrait : "Pas du tout, au contraire, ce sont des joueurs".
Et de citer Georges Perec, éminent oulipien : "Au fond, je me donne des règles pour être libre". Et c'est bien à une merveilleuse leçon de liberté que nous invite Michel Abécassis avec ce spectacle sur l'Oulipo. Où l'on découvre que le langage est infiniment plus riche qu'on ne l'imaginait; qu'il est non seulement fait de mots, mais de sons et de combinaisons.
Et que le langage peut devenir fou, comme s'il débordait de ses limites, se libérait de tout contexte. Et que cela produit un rire irrésistible. Car l'Oulipo, ça n'est pas triste. C'est simplement de la poésie en action, une fabrique inépuisable de nouvelles formes
- Qu’est-ce que OU ? Qu’est-ce que LI ? Qu’est-ce que PO ? demandent les têtes.
- OU c’est « ouvroir », un atelier ! répondent les bouches.
- Pour fabriquer quoi ? demandent les têtes en se plissant .
- De la LI, répondent les langues, LI c’est la littérature, ce qu’on lit et ce qu’on rature !
- Quelle sorte de LI ? - La LIPO ! s’exclament tour à tour le chauve et le blond.
Agressé le grand grimpe sur un gros gramophone grillagé gris :
- PO signifie « potentiel ». De la littérature en quantité illimitée ! Potentiellement productible jusqu’à la fin des temps !
- Et un auteur oulipien, c’est quoi ? s’interloquent hors de leur for intérieur les trois têtes hagardes. Noir.
Puis lumière :
- C’est un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se propose de sortiiiiiiiiiiir !
D’après Marcel Bénabou et Jacques Roubaud
Oulipo : l’Ouvroir de Littérature Potentielle est fondé le 24 novembre 1960 par François Le Lionnais, Raymond Queneau et une dizaine de leurs amis écrivains / mathématiciens. Le propos est d’inventer de nouvelles formes poétiques ou romanesques résultant de l’accouplement entre machine à écrire et machine à calculer… L’écriture sous contrainte est née, méthode exploratoire qui va donner naissance à des œuvres majeures signées Raymond Queneau, Italo Calvino, Georges Perec, François Caradec, Paul Fournel, Harry Mathews, Jacques Roubaud…
A partir de textes de Marcel Bénabou, François Caradec, Paul Fournel, Michelle Grangaud, Jacques Jouet, Jean Lescure, Hervé Le Tellier, Harry Mathews, Ian Monk, Oskar Pastior, Georges Perec, Raymond Queneau, Jacques Roubaud, Olivier Salon.
« Au fond, je me donne des règles pour être libre. » Georges Perec
« Nous appelons littérature potentielle la recherche de formes, de structures nouvelles et qui pourront être utilisées par les écrivains de la façon qui leur plaira. » Raymond Queneau
« Un désopilant moment d'esprit, de rire. Une jubilation communicative. » Le Figaro
« Trois acteurs extraordinaires, c'est un bonheur de rires et de délices de langue. » France Inter
« Les comédiens au jeu remarquablement maîtrisé font naître une pyrotechnie élégante et joyeuse qui allie le bonheur de voir à celui d'entendre. Un spectacle allègre en forme de florilège lexicographe où les mots swinguent avec bonheur et joie. » La Terrasse
3, rue Sadi-Carnot 92320 Châtillon
Voiture : De la Porte de Châtillon : direction Versailles. Dans Châtillon : direction Centre Ville puis Mairie.