A partir de 8 ans.
Hazzad débarque à l’aéroport de Marseille, à des milliers de kilomètres de son pays : l’Arménie. Il doit retrouver Monsieur Agop, l’homme qui l’a sauvé quand il était enfant.
Seule adresse connue : « Monsieur Agop, Marseille, France ».
Au fil d’une traversée rocambolesque de Marseille, Hazzad nous livre son incroyable histoire.
Une sorte de spectacle à la note blues, mélancolique et pleine d’espoir, saupoudré d’une pincée de concentré burlesque.
« Je voulais écrire cette pièce pour redire aux enfants que rien, quoi qu’on leur raconte, ne justifie la guerre. Rien ! Je peux expliquer ça. Cette pièce explique ça. Il n’y a pas d’âge pour entendre ça. » Jean-Charles Raymond
C'est dur de parler d'une mise en scène par anticipation ! Sur le papier, on a plein d'idées et, heureusement, au final, l'émulation artistique des répétitions transforme tout. Alors, en vrac, voilà quelques lignes directrices qui vont guider mon travail…
La priorité des priorités c'est le texte. Aucune idée de mise en scène, aussi géniale soit-elle, ne peut être appliquée si le texte en pâtit. Avec Paron Agop nous sommes en présence d'un texte « du ». La mise en scène va devoir « alléger », « rendre ludique ». Il faut offrir plusieurs niveaux de lecture au public familial qui, par définition, est au summum de l'éclectisme intellectuel.
Cette pièce est un huis clos. L'histoire se raconte dans un aéroport et les spectateurs sont considérés comme des voyageurs en attente à qui on décide de raconter l'histoire d'Hazzad et de ses compères. Les quatre personnages narrateurs vont détourner les objets, les décorations, les meubles, afin d'illustrer leur histoire. Ce travail de scénographie est important.
Raconter les voyages en taxi, le virage nord du stade Vélodrome, l'arrièreboutique d'un restaurant, la place centrale d'un village arménien, les collines du Roves... Chaque détournement doit être surprenant et un peu irrespectueux du décor initial. Dans la joie de raconter, ça va déplacer, démonter, casser (faire des bêtises). Les scènes d'enfance d'Hazzad (flashback ou souvenirs) seront traitées de manière plus technique.
Afin d'éviter l'omniprésence de la vidéo ou des ombres chinoises, nous avons décidé, avec Valérie Foury, de travailler sur le contre-jour et la profondeur de champ. Cela nous permet de découper la profondeur du plateau en plusieurs strates narratives et de traiter, en silhouette, la strate racontée au lointain.
Pour tout le reste, les comédiens prendront le relais. Bruno Bonomo sera Hazzad. Il paraitrait, selon certaines sources, que le personnage d'Hazzad serait né de la rencontre entre l'auteur et Bruno. Constantin et Calendal, les jumeaux qui ne se ressemblent pas et qui détestent qu'on le leur rappelle, seront interprétés par Patrick Henry et Hervé Peziere. Leur complicité théâtrale devrait faire des merveilles dans ce duo burlesque qui aura la lourde tâche d'alléger le propos, sans couper le fils tendu de l'émotion. Enfin, Marie Salemi, qui en est à son quatrième projet avec La Naïve, sera une parfaite Yasmine, jeune femme en colère qui voit dans sa rencontre avec Hazzad un bon moyen de dépoussiérer les cerveaux assoupies dans les greniers du confort et de la tranquillité.
Au final, je rêve un peu d'un univers à la Caro, peut-être un peu moins sombre. Une espèce de spectacle à la note blues, saupoudré d'une pincée de concentré burlesque. Va falloir trouver l'équilibre entre la crédibilité nécessaire à l'écoute et la folie qui rend cette écoute joyeuse. Mais peut-être aussi, qu'après plusieurs semaines de travail avec les artistes de ce projet, rien ne sera conforme à ce que je viens de décrire. Il sera alors temps de revoir cette note...
Jean-Charles Raymond
136, rue Loubon 13003 Marseille