Y a-t-il un plus bel âge que vingt ans, surtout lorsqu’il s’agit d’une compagnie de danse ? « Non », semble dire Paulo Ribeiro, qui a commencé à célébrer ces deux décennies d’activité à sa manière, enjouée et inventive. Ce natif de Lisbonne, qui a dansé en Belgique et en France, chorégraphié pour le Nederlands Dans Theater et le Ballet du Grand Théâtre de Genève, est revenu sur ses terres à la fin des années 1980, créant notamment pour le Ballet Gulbenkian.
En 1995, il fonde la Compagnie Paulo Ribeiro et offre depuis une nouvelle oeuvre par saison comme Masculine, Féminine ou Jim. Chorégraphie inédite, La Fête (de l’insignifiance) est le cadeau de Ribeiro et de ses interprètes au public. « Il y a toujours un don de soi qui nous dépasse. Il y a toujours la surprise, il y a toujours la fête ! Il y a toujours une dimension du rituel qui nous transforme, qui vivifie, qui modifie, qui nous rapproche de l’autre », résume le chorégraphe. Alors il a souhaité donner corps « aux motivations intérieures et secrètes, à l’utopie ». Beau programme que Paulo Ribeiro transcende par son écriture du geste incroyablement ciselée, son travail sur les ensembles, sa musicalité. Il a d’ailleurs fait appel au compositeur Miquel Bernat pour l’aider dans sa quête de sens et de sons.
Proposant de s’évader du quotidien dans un « carnaval de transgressions », Paulo Ribeiro lance ici un cri explosif de joie et de liberté. « Enfin la fête peut être tout, à partir du moment où c’est une manifestation de plaisir. Même une simple caresse est une fête... » Celle qu’il nous offre aujourd’hui revêt des allures de rendez-vous enchanteur.
Philippe Noisette
« De ce thème quadrillé par des chorégraphes comme Christian Rizzo, Yuval Pick ou encore le hip-hopeur Ousmane Sy, il tire un fil chorégraphique très personnel, savant dans l’écriture, organique dans le tricot collectif, visuellement rythmé grâce à des jeux de chaises ludiques et superbes. (...) Vibrante et éclectique, la troupe réinvente les montagnes russes émotionnelles d’une soirée entre copains. Hip-hop acrobatique, découpe contemporaine, tremblement afro, le courant passe dans tous les sens. » Rosita Boisseau, Le Monde, 5 décembre 2016
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