Peau d'âne

Pièce faisant partie du programme La Confusion des sens – 11 pièces en alternance.

Un conte merveilleux. L’histoire de Peau d’âne m’a toujours fascinée. Je suis très heureuse de pouvoir aujourd’hui donner corps et âme à ce conte.

C’est l’histoire d’une petite fille qui deviendra femme à travers une première épreuve très douloureuse (puisqu’avoir un père incestueux, c’est d’une certaine façon n’avoir plus de père). Affronter cette épreuve en déclenchera d’autres. Il faut d’abord qu’elle ose dire NON au désir incestueux de son père .Ce NON ne suffira pas, il lui faudra partir, éprouver la solitude, camouflée dans cette célèbre peau d’ âne qui la cache (aux regards déplacés) ,qui l’enlaidit (elle n’est plus une princesse mais une souillon), et enfin, qui l’animalise. L’histoire finit bien .Elle rencontre le Prince , et son père , qui a banni de son cœur tout désir criminel, la regarde à nouveau avec un œil de père.

L’histoire finit bien, mais... A quel prix ?

Outre le chemin semé d’embûches et la détresse de Peau d’âne loin de chez elle, il y a ce sacrifice de l’âne , personnage profondément bon et lumineux. J’ai voulu que ce spectacle soit résolument tout public c’est à dire que les adultes y trouvent leur " conte " autant que les enfants en âge de raison.J’ai essayé de monter le spectacle qui m’aurait enchantée quand j’étais petite et qui me ferait rêver aujourd’hui... un spectacle tout public (à partir de 5 ans)

La mise en scène repose sur le travail du texte. Un texte au message beau et grave, axprimé dans une langue superbe ; des costumes féériques avec des changements très rapides et une lumière qui suggère l’univers du conte de fée. Dans sa forme, le spectacle est entre le conte musical et l’opérette. Les scènes sont agrémentées de chansons et d’interventions musicales. Les cinq comédiens qui jouent tous les rôles de la pièce utilisent plusieurs registres : d’un jeu très sobre, simple et dépouillé pour les scènes " sensibles " à un jeu de Commedia Dell’Arte pour les personnages plus loufoques.

Le Figaroscope : semaine du 9 au 15 février 2000

Charmante Peau d’âne

C’est une version rimée, chantée et charmante  de " Peau d ‘âne " que propose actuellement la metteur en scène Florence Tosi au Théâtre du Nord-Ouest. Romantisme et humour y font bon ménage et la pièce, montée avec peu de moyens, trouve dans le dépouillement et la sobriété une beauté classique, peu commune dans le domaine jeune public. Les comédiens, tous très bons et d’une diction parfaite, ont su se mettre au service du texte afin de le rendre - tout fleuri qu’il soit - parfaitement compréhensible aux enfants. N’allez pas croire qu’il s’agit là d’un divertissement scolaire ou trop sérieux. Le couple que forme la princesse et le prince est digne des belles histoires d’amour. De plus, les chansons, les interventions bouffonnes de certains personnages, les improvisations musicales et aussi les références humouristiques " à contretemps " donnent aux spectateurs (tous âges confondus) leur comptant de rire. On saura gré au metteur en scène d’avoir fait revenir l’âne chanteur au final : sa mort aurait pu attrister les plus jeunes spectateurs.