Petites variations amoureuses

Les Variations en quelques notes
D’une note aux variations
Forme
La Compagnie

Les Variations en quelques notes

Le couple et plus généralement les rapports entre les hommes et les femmes sont des sujets qu’il convient d’appréhender avec prudence et humilité tant il
a été écrit et joué de choses à leur propos. On serait tenté de penser que l’on a tout dit en ce domaine. Mais les situations et les combinaisons possibles sont infinies.
Toute communauté révèle les qualités et les défauts de la nature humaine.

Ainsi, le couple est le cadre de la confrontation de deux personnalités qu’il exacerbe. L’amour, qui en constitue souvent son fondement, met à jour la vérité des
êtres, en soulignant leurs excès. Vus de l’extérieur, ces rapports ne portent-ils pas à rire ?

En quelques scènes se dresse le portrait d’un couple aux accords un peu particuliers. Pénélope, telle une Cendrillon moderne, partage la vie de Georges, homme qu’on devine beaucoup plus âgé et aux aspirations quelque peu libidineuses. Les deux personnages voguent entre rêve et réalité, entre leurs aspirations et leur triste sort. Quelle est alors leur perception de la réalité ? Qu’ont-ils espéré à travers leur accord tacite ? S’agit-il d’amour ou s’agit-il de faire croire à l’autre qu’on l’aime pour arriver à ses fins ?

Les rapports qu’entretient ce couple nous renvoient à la comédie de la vie, à ce que l’on est et à ce que l’on veut faire croire que l’on est. Et si on se préoccupe de la sincérité, ces deux-là ne sont-ils pas sincères dans leurs espoirs ? Dans différents lieux, les deux personnages s’affrontent, tantôt se recherchant, tantôt fuyant.
Cette confrontation est d’abord verbale avec des mots utilisés comme des armes pour dominer l’autre, le blesser, ou l’abaisser.

Dans ce jeu de forces subi, elle en devient physique, Pénélope et Georges semblant malgré tout animés par un sentiment amoureux qui les réunit et qu’ils ont du mal à reconnaître. Enfin, cette confrontation est bien souvent publique. Conscients du regard du public - celui de la société - avec lequel ils jouent et dont ils ne peuvent se départir, les deux personnages mettent en scène leur relation et leur propre personne.

Si l’on considère ce conte de fée aux allures post-modernes et désillusionnées d’un peu plus loin, les rapports qu’entretient chaque couple lui sont-ils propres ? N’y a t il pas un Georges ou une Pénélope qui sommeille en chacun de nous ? Ainsi, vivre en contradiction revient peut-être, quelque-part, à vivre dans l’entente…

D’une note aux variations

« Les diamonologues » a été la toute première scène écrite. Le travail effectué tant sur le texte que sur la forme a aiguillé la recherche. Nous avons essayé, pour les autres scènes, de conserver la rigueur et le rythme induits depuis l’origine tout en préservant le rapport existant entre ces deux personnes, rapport qui peut parfois interloquer.

Forme

Petites Variations Amoureuses est un spectacle court. La durée est d’environ 45 minutes.

Le décor : un canapé, un miroir, un perroquet, un paravent, et un petit guéridon dessinent les différents lieux où l’action se déroule. La dominante or rappelle le confort du milieu bourgeois dans lequel le couple évolue. Clinquant et ostentatoire, il symbolise l’attrait de Pénélope pour l’univers de Georges, quand bien même celui-ci est au plus haut point conventionnel, à l’image de l’éducation de son propriétaire.

La Compagnie

La compagnie Une minute avant la fin a été créée en 2008 à l’initiative de Nadège Pierotti, Solène Zantman, Arnaud Cermolacce, Erwann Le Boulicaut et David Maison, cinq comédiens et artistes de différents horizons qui se sont réunis à l’issue de leur formation théâtrale.

Riches de leur parcours respectif, les protagonistes jouent une part active aux différents niveaux de création des spectacles : de l’écriture à la mise en scène en passant les décors et les lumières.

La compagnie défend autant des écrivains reconnus que ses propres textes. Par les pièces qu’elle choisit, elle entend faire résonner les paradoxes inhérents
à l’intime comme à l’universel. La compagnie axe sa recherche théâtrale sur un traitement de la parole et du geste à la fois formel et concret adapté aux univers des pièces. Si elle laisse une part importante à l’émotion, elle s’attache à faire ressortir le burlesque comme le tragique de chaque écriture à travers ses choix esthétiques.