Philippe Jaroussky sur les traces de Farinelli et Carestini, deux des plus grands castrats de l’histoire de la musique baroque.
Si notre époque contemporaine a fait de Farinelli une légende (à juste titre, car il était un chanteur phénoménal selon tous les témoignages), elle tend à sous-estimer son grand rival, Giovanni Carestini, que d’aucuns admiraient pour la perfection absolue de son chant selon les propos du compositeur Johann Adolf Hasse. Farinelli travailla avec maints grands auteurs mais jamais avec Haendel – à Londres, il fut même membre de la troupe rivale de celle du Caro Sassone. À l’inverse, Carestini créa plusieurs des grands rôles haendéliens.
Philippe Jaroussky ressuscite magistralement l’art de ces deux monstres sacrés du chant, puisant dans les chefs-d’œuvre de Haendel mais aussi Porpora, le professeur de Farinelli et compositeur courtisé par toute l’Europe. Deux airs suffisent à donner un aperçu des hauteurs musicales sur lesquelles volaient ces géants : l’impalpable « Alto Giove » extrait du Polifemo de Porpora et le bouleversant « Scherza infida » tiré de l’Ariodante de Haendel. Le XVIIIe siècle était décidément une époque bénie des dieux, capable de produire des voix de cette envergure et des génies aussi inspirés. Entouré des musiciens du Concert de la Loge, dirigé par le virtuose du violon, Julien Chauvin, Philippe Jaroussky est sans doute le chanteur actuel le plus apte à rendre justice aux sublimes lignes vocales et à la virtuosité transcendante de ce temps.
la performance est au rendez-vous, l'émotion musicale un peu moins. heureusement Haendel a la profondeur d'un compositeur et ne contente pas de défis sur la virtuosité. L'orchestre est parfait, dansant expressif et avec des sonorités baroque assez chaude notamment les bois. Les cordes sont précises, limpides, enjouées. Jaroussky, parfait, mais la mise en danger sur ses exploits toujours surmontés nuit -par le choix du repertoire- à l'émotion musicale pure. Le public admiratif de la performance (craintif pour son idole) en oublie d'être ému par la musique... soirée exceptionnelle tout de même.
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la performance est au rendez-vous, l'émotion musicale un peu moins. heureusement Haendel a la profondeur d'un compositeur et ne contente pas de défis sur la virtuosité. L'orchestre est parfait, dansant expressif et avec des sonorités baroque assez chaude notamment les bois. Les cordes sont précises, limpides, enjouées. Jaroussky, parfait, mais la mise en danger sur ses exploits toujours surmontés nuit -par le choix du repertoire- à l'émotion musicale pure. Le public admiratif de la performance (craintif pour son idole) en oublie d'être ému par la musique... soirée exceptionnelle tout de même.
15, avenue Montaigne 75008 Paris