À partir de 5 ans.
[Prunes vertes et cheval bambou] : expression chinoise désignant deux enfants qui jouent ensemble depuis leur plus jeune âge.
Le spectacle s’ouvre sur une scène de genèse : l’eau et les étoiles apparaissent, puis en surgissent des formes de vie, poissons, oiseaux, papillons. De la mer naît la lune, qui monte et s’accroche au firmament. Deux personnages se racontent des histoires en jouant avec leurs mirages, une suite harmonieuse d’images projetées qui parent la vie de mille couleurs.
« Prunes vertes et cheval bambous peut être lu à plusieurs niveaux, explique Vincent Vergone. On peut y voir un conte ou une histoire surréaliste, il peut être lu aussi d’un point de vue philosophique comme une relation amoureuse entre l’Homme et la Nature, relation qui se termine par le désastre de la disparition de la femme-lune et l’errance solitaire du pêcheur parmi les fantômes de ses souvenirs. » Mime, masque, danseuse, la femme-lune est comme l’eau vive, envoûtante, insaisissable. Quant au pêcheur, il est l’amoureux d’un rêve impossible tandis qu’il tire lui-même les ficelles de son histoire, manipulateur à vue d’un décor qu’il crée et modifie à sa guise.
Librement inspiré d’un conte japonais, ce nouveau spectacle de Vincent Vergone est l’achèvement d’un cycle d’une quinzaine d’année de créations. Il réunit les techniques du théâtre d’ombre, des projections lumineuses, de la danse, et de la marionnette autour de poèmes chinois, source d’inspiration récurrente dans l’histoire de la compagnie. Les fantaisies visuelles évoluent en harmonie avec un paysage sonore qui mêle les sons naturels à la musique électro-acoustique composée par Marie-Hélène Bernard. Le conte, réécrit par la poétesse Camille Loivier, familière de la culture japonaise et chinoise, sera dit et/ou chanté par un musicien-récitant.
Familier du théâtre Dunois, Vincent Vergone semble tout droit surgi d’un temps où l’image faisait encore événement. Les matériaux qu’il privilégie, lanternes magiques, boîtes optiques, projecteurs à manivelle, les techniques oubliées qu’il utilise, sont autant d’invitations à voir et à vivre autrement le monde. La compagnie qui s’est volontairement adressé à des publics dits marginaux, a mené un travail de longue haleine auprès des très jeunes spectateurs, proposant des créations exigeantes et désireuses d’inscrire l’art dans une relation sensible au monde. Avec Vincent Vergone, la culture se vit et se pense comme un jardin, un jardin sauvage où les mauvaises herbes ont droit de cité, où la diversité est reine, où le spectateur est invité à sortir des sentiers battus pour mieux éprouver sa liberté.
7, rue Louise Weiss 75013 Paris