Putsch est un spectacle déambulatoire. Le spectateur est invité à visiter le parc d’attraction Squirrel World, qui retrace les faits marquants d’un passé fictif. Dédié à la figure emblématique de Nelson, pourfendeur du tyran charismatique et attachant, Starring, Squirrel World permet de tourner une page sombre d’un futur qui n’aurait jamais eu lieu !
Nous avons opté pour une forme de parc d’attraction/musée commémorant des évènements historiques fictifs. Cette forme nous permet d’interroger une figure de pouvoir, mais également son empreinte, le traitement de la mémoire. Par ailleurs, la dramaturgie ne se décompose plus en scènes ni en actes, mais plutôt en espaces à visiter.
Familiers de l’absurde et du détournement, nous voulons que Putsch soit un spectacle drôle, visuel et déroutant dans lequel le spectateur puisse se perdre métaphoriquement et littéralement.
Putsch est la deuxième création collective du Club de la Vie inimitable. Il s’agit du cinquième spectacle de la compagnie.
« L’histoire remonte à quelques jours. Elle est sans conséquence pénale sérieuse, d’autant que l’intéressé présente quelques difficultés psychiatriques. Mais elle mérite d’être contée. La place de Chambre, à Metz. Un matin, un résident de 47 ans quitte son appartement et part travailler pour la journée. C’est en rentrant chez lui, vers 22h, qu’il change soudain d’époque et de civilisation : la lumière et la télévision sont allumées, les meubles ont changé de place. Et puis surtout il y a ce trou dans le mur, 50 cm sur 80 cm. Un trou par lequel passe une tête, celle de son voisin, âgé de 28 ans. “ C’est moi, glisse-t-il. J’ai pété les plombs (...). Je croyais que j’étais pharaon dans une pyramide et que je pouvais creuser ! ” (...) » [Article paru le 25 août 2004 dans Le Républicain lorrain]
« Lorsque j’ai lu cet encart dans la presse lorraine, j’ai tout de suite eu envie de faire quelque chose de cette histoire. Une telle situation si cocasse m’est apparue comme un merveilleux point de départ pour un scénario. Et puis au-delà de la simple anecdote, ce fait-divers soulève un certain nombre d’interrogations sur le statut de l’autre face à soi : l’autre est-il ami ou ennemi ? Qui suis-je face à l’autre ? Qui suis-je sans l’autre ? Et si cet intrus, qui arrive et provoque un désordre extraordinaire, était aussi un sauveur ? »
Claire Chaineaux
L’accent sera mis évidemment sur l’opposition des deux figures masculines à travers divers éléments du jeu. L’opposition des corps et des manières de se mouvoir et d’être. L’un est très alerte, souple, loquace, en terrain conquis où qu’il soit, une sorte de dandy ; l’autre est plus raide et plus lent, moins confiant, un physique « passe-partout », accroché à son quotidien. Et puis le conflit et la perturbation se traduisent dans les corps. L’intrusion de l’Autre dans son espace vient alors bloquer la mécanique et provoque une altération du comportement et de la parole qui disparaît et se perd à cause du déséquilibre. Je suis très sensible au statut de la parole, au dire au lieu d’agir, de la parole muette parce que le corps est bloqué, la parole abondante mais vidée de son sens. Il me semble aussi intéressant de réfléchir à la place du public, à la frontière qui existe entre la salle et la scène. Sur la place conventionnelle du comédien sur la scène et du public dans la salle mais que se passe-t-il lorsqu’un comédien descend dans la salle ?
77, rue de Charonne 75011 Paris