« Lorsque l'amour vous fait signe, suivez-le... » Si limpide, si simple, l'invitation pourrait sembler naïve. Or, toute en transport, par les promesses du bouleversement des existences.
Radhouane El Meddeb place cette citation en sous-titre de sa nouvelle pièce, Amour-s. Il l'emprunte au poète Khalil Gibran. Comment s'étonner que son écriture si limpide sût embrasser mille tourments : Libanais, il vécut aux États-Unis. Écrivit en arabe, tout autant qu'en anglais, se consumant de spiritualité syncrétique, entre pensées orientales, confession chrétienne et passion pour l'Islam. Pétri de culture arabo-syrienne, disparu au tournant des années 30 du siècle dernier, son rayonnement universel brilla à nouveau fort au cœur des contre-cultures des jeunesses occidentales, encore récentes.
La danse, au regard de cela ? On sait que Radhouane El Meddeb, chorégraphe contemporain franco-tunisien, la conçoit généreuse, profondément impliquée. Toujours elle vient solliciter la plus dense matière humaine. Ses gestes sont clairs, lisibles, alors que son intensité puise au plus enfoui des destinées. Danser au côté de Radhouane El Meddeb, c'est effectuer l'expérience d'une quête sur soi, sans concession. Dans Amour-s, c'est venir témoigner de ce que la passion a transformé en soi, en corps et en esprit, de toujours vibrant, radicalement vivant. Cet amour qui nous fait...
Début 2019, Radhouane El Meddeb aura été remarqué dans une nouvelle version du Lac des cygnes pour le Ballet de l'Opéra du Rhin. Après avoir ainsi soulevé les puissances d'une tragédie amoureuse post-romantique, on sent son retour dans une relation très proche avec trois interprètes, comme un nouveau moment d'intense vérité.
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