Une danse sur le déracinement
Note d'intention
Quelques idées
Un banquet
Jeux d’intention est une pièce pour trois danseurs qui parle du déracinement, se nourrit des rites et croyances de la diaspora africaine et plus particulièrement de la capoeira, danse brésilienne qui se présente comme un sport de combat mais surtout comme une pratique spectaculaire.
Grâce à la virtuosité corporelle des danseurs, une galerie de personnages et d’images émergent les uns après les autres, et font communier les différences.
"Jeux d’intention se nourrit principalement des rites et croyances de la diaspora négro-africaine, et plus spécifiquement de la capoera, pour parler de déracinement et de problématique identitaire. Le métissage sera au cœur d’une recherche qui se veut aussi informelle que ludique.
Dans l’intention d'accorder des personnalités très contrastées, la capoera, danse chargée d’histoire devenue patrimoine culturel servira d’outil fédérateur, et sera l’objet d’une recherche approfondie pour en extraire finesses et paradoxes.
Nous nous attacherons scrupuleusement a son contenu historique et culturel pour développer d’autres formes d’expression corporelle, et découvrir un état d’âme, une tonalité musicale.. pour faire communier les disparités en harmonie.
Toujours pour parler de syncrétisme et brouiller les pistes des classifications ethniques, l’assimilation des danses de cour telles que le menuet et la contredanse dans les traditions africaines des paysans d’Haïti et du Cap Vert sera également racontée et retraduite. […] plus qu’une imitation servile, une parodie cocasse des danses des colons blanc, la contredanse est devenue une contre-culture, la forme ludique et ironique qu’ont trouvée les haïtiens pour intégrer ce qui leur était hostile ou étranger […] Une galerie de personnages et d’images émergent les uns après les autres, créant ainsi l’illusion d’une masse. Illusion rendue possible par la versatilité des trois seuls interprètes.
- (inspiré par l’histoire du chevalier Saint-Georges ayant vécu au XVIIIe siècle, et ainsi surnommé “nègre des lumières”). Mulâtre en perruque blanche. Il manie l’archet aussi bien que le fleuret. Il est un lumineux exemple d’altérité. Trop soucieux de plaire et de faire oublier son héritage africain, il sucre son langage, contraint son instinct, modérer ses pulsions dans une symphonie d’aphorismes qui pourrait lui attirer sympathie et reconnaissance.
- Erzulie, déesse serpent revenue sur terre sous son aspect humain. Partagée entre deux hommes, Jeux d’intention est le théâtre de son badinage entre ses deux amants. Sa présence renforce l’idée d’appartenance à deux pôles antagonistes et le tiraillement qui en résulte. Elle a littéralement le cul entre deux chaises.
- Leopoldinia. Un capoeriste de quatre-vingt-cinq ans. Malgré son âge avancé, il terrasse tous ses adversaires. Sa malice est légendaire et sa maîtrise du jeu encore inégalée à ce jour. Il officie en smoking et chaussures inadaptées à ses pieds. Il est la parfaite incarnation du “malindrou”, l’homme doux et malin, il est aussi la mémoire vivante de la danse de protestation et de ses traditions.
- Une star du box office américain, qui serait prise en flagrant délit de mégalomanie devant les caméras consentantes de MTV. Une sorte de Jennifer Lopez, celle par qui la mode arrive …
- Sa Majesté Carnaval. Grandiose et grotesque.
- La Vierge Marie et Jésus Christ dans une composition de la Piéta .
- une personne victime de troubles névrotiques.
Une mascarade de figures qui sont l’expression du passé et futur. Chacun d’eux fait des efforts désespérés pour vivre en intelligence avec l’autre. Ils se croisent, communiquent parfois, s’introduisent élogieusement. Un rituel de passage de parole est instauré, comme pour valider la présence de l’autre et faciliter son intégration. Toute cette prévenance, cette sollicitude poussée à son paroxysme fait entrevoir un art consomme de la flatterie et fait douter de la sincérité des intentions des protagonistes …
Une scène est inopinément dressée dans un endroit public, un lieu de passage qui brasse une multitude de gens pour diverses raisons… Le public est en quelque sorte pris en otage d’un spectacle qui se déroule sous ses yeux, il en devient le témoin actif s’il décide de rester ou s’il y est autorisé…
La scène, de dimensions modeste, est multi-fonctionnelle, recouverte d’un drap blanc elle devient une table de réception, un austère banquet. Sous le flambeau de Platon et de son "Banquet", le thème du repas/banquet est évoqué de manière allégorique, avec en vue la recherche d’une conviviale chaleur, et l’élévation de l’esprit. […] On ne se présente pas au banquet comme un vase à remplir, mais pour y parler sérieusement et y plaisanter pour échanger de ces propose auxquels l’occasion invite les assistants, s’ils doivent trouver plaisir à converser entre eux […]
Afin de développer du matériel chorégraphique compréhensible, dans la mesure où il respecte et préserve son sens par rapport au langage gestuel naturel de l’homme, quelques expressions ayant attrait au geste seront réinterprétées littéralement."
Raphaëlle Delaunay, octobre 2003
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.