Se laisser enfermer toute une nuit dans un grand magasin est un fantasme commun à de nombreuses femmes. Sandrine (Anne Broussard), mère de famille bien sous tous rapports, s’imaginait déambuler à travers les allées, rêvant à une autre vie, seule, en toute tranquillité.
Seule donc. C’était sans compter sur la présence d’Elise (Stéphanie Heiser), aussi hystérique que snob, qui n’a pas du tout envie de passer une nuit entière avec une étrangère.
Les deux femmes, si différentes, vont peu à peu faire connaissance, révélant chacune leurs faiblesses et leurs blessures, confiant leur solitude face à la maladie ou à la trahison, pour finalement se lier bien plus qu’elles ne l’auraient imaginé. Les clichés et les apparences ne résistent pas longtemps à l’intimité du huit-clos et au regard de l’autre. La femme au foyer voit plus loin que son « petit intérieur » et la citadine arrogante est lassée de son existence superficielle mais toutes deux parviennent finalement à comprendre les questionnements de l’autre et se soutiennent mutuellement. Le cynisme et l’indifférence laissent place à une sincérité et une générosité désarmantes.
L’incongruité de la situation et l’adresse du texte permettent à Anne Broussard et Stéphanie Heiser de révéler une palette de jeu et d’émotions impressionnante. Une comédie douce-amère au rythme soutenu par deux comédiennes complices et complémentaires qui ne laissera personne insensible. Face aux autres, on est bien plus que ce que l’on veut laisser paraître.
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