Rencontres Hip Hop 2007

Au programme
Gros plan sur Membros
Présentation de la compagnie
Le Hip Hop selon Membros
Danser les douleurs du monde

• Au programme

Compagnie Pockemon Crew - C’est ça la vie !?
Chorégraphie collective
Danseurs : Riyad Fghani, Yann Abidi, Ali Ramdani Lilou, Brahim Zaibat, Georges Fagbohoun, Douniel Fghani, Rodolphe Gasnier, Moncef Zebiri

Compagnie Membros - Febre
Direction artistique : Paulo Azevedo
Chorégraphie et direction : Taís Vieira
Interprètes créateurs : Amilton Vilarindo, João Carlos Silva, Zanzibar Vicentino , Jean Gomes, Luiz Henrique, Mirila Greicy, Marili Stefany

En dépit des quelques milliers de kilomètres qui les séparent, bien des choses rapprochent les français de Pockemon Crew des brésiliens de Membros, réunis dans un même programme. La rue bien-sûr, où ils ont commencé, et le désir de se réaliser par la danse au moyen d'une formation artistique devenue professionnelle. En d'autres mots, un appétit de vivre... et de bouger.

A la fin des années 90, les Pockemon Crew ont fait leurs classes sous les arcades de l'Opéra National de Lyon. Bien vite, ces breakeurs multiplient les battles (affrontements par la danse) et montent un à un les échelons du succès devenant champions du monde du genre. Mieux encore, certains membres du Crew inventent une nouvelle gestuelle de break dance.

Ce collectif revendique un pur hip hop tourné vers l'avenir sans trahir la rue des origines.

C'est ça la vie !? est leur nouvelle création. Avec le dépassement de soi comme leitmotiv, "unis pour avancer" comme slogan, ils s'emparent du plateau pour laisser libre cours à leur inspiration généreuse. Un spectacle à haut degré d'énergie qui devrait secouer de plaisir les rangs entiers du Théâtre.

La compagnie Membros vient de Macaé, entre mer et montagne, à 180 kilomètres de Rio de Janeiro. Depuis 1999, Paulo Azevedo et Taís Vieira ont donné une visibilité internationale à Membros, plus qu'une compagnie, une famille.

Abreuvant leur hip hop de contemporain ou de capoeira (un art martial brésilien), la troupe crée Febre (fièvre) autour du thème des douleurs du monde. Et lance ce défi : puisqu'il est impossible de les guérir, elle décide de les danser ! Sensible à la modernisation des sociétés et à ses effets, souvent négatifs, collatéraux, Membros va se saisir de la scène pour porter la bonne parole.

Febre, où le corps est un passeur de message, fera du Théâtre un lieu d'effervescence où mouvement, lumière et interaction vidéo se rejoindront dans une frénésie intense.

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• Gros plan sur Membros

Présentation de la compagnie

Macaé, une ville située à 180 km de Rio de Janeiro au Brésil. Voici l’endroit dont nous venons : entre mer et montagne, une terre fertile pour la production du pétrole, presque 200 000 habitants et... le plus grand indice d'homicide du pays....

Parmi ces habitants, dix d’entre eux ont décidé de parier sur une autre perspective de vie, de participer à une expérience qui avait comme objectif la formation d'une compagnie de danse professionnelle avec des jeunes de la ville, sachant que 90% de ces élèves n’avaient eu auparavant aucun contact avec la danse.

La compagnie Membros est née du désir de rompre avec ces statistiques et avec les idées préconçues, qui semblent toujours irréversibles, comme de croire par exemple que la violence est naturelle ou innée à l’homme.

Cette expérience a eu, cependant, des effets colatéraux puisque nous ne formons plus aujourd’hui une compagnie mais une véritable famille ! La danse étant devenue notre aliment, notre pulsion affective, notre proximité.

La compagnie a été créée en 1999 par Paulo Azevedo et Tais Vieira, qui sont aussi à l’origine d’un projet plus vaste, de formation et d’information, le CiemH2- Centre des Etudes Intégrées du Mouvement Hip Hop à Macaé et dont la compagnie fait partie intégrante.

Elle travaille principalement au Brésil, y diffuse ses créations, organise des stages, cours, et participe à des projets et festivals en tant qu’organisateur, jury, formateur; La compagnie est constituée de 7 à 8 danseurs interprètes, d’origine sociale et artistique différente, et travaille l’approche du Hip Hop avec un regard très contemporain et engagé.

Membros a tourné pour la première fois en Europe en 2005, invitée par les Rencontres de la Villette, Dias de Danza, Danse à Aix, Festival Italica, etc… et a décidé de revenir pour une année (2006- 2007) au moins, afin de diffuser son travail et de produire sa nouvelle création Febre.

Elle souhaite aussi connaître "activement" la scène hip hop et plus généralement celle de la danse en Europe en participant à des rencontres, débats, festivals, et en collaborant avec des artistes rencontrés lors des précédentes tournées.

Leur base de travail et de résidence sera à Barcelone, plus exactement à Sabadell, grâce à l’accueil et à la collaboration de Ca L’Estruch (centre de création).

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Le Hip Hop selon Membros

Explorant totalement la philosophie du Hip Hop, les créations de la compagnie Membros sont des réflexions portées sur le corps, l'individu et son environnement. Elle construit ses recherches en s'appuyant sur des débats sociaux fondamentaux, ceux que vit chaque être conscient et dans chaque société.

La compagnie recherche toujours le dialogue entre différents langages dans la danse et dans son esthétique, mais contrairement à ce qu'on pourrait croire en voyant leur travail, ce croisement hip hop avec d'autres styles, d'autres formes (contemporain, capoiera...) ne correspond pas à une ligne artistique définie ni d'une préoccupation générale.

Ce dialogue survient plutôt de façon spontanée, presque immanente, puisque la politique du groupe a toujours été, depuis ses débuts, d'expérimenter le mouvement en tenant compte des différentes formations de ses danseurs.

La compagnie en elle-même possède un fonctionnement très démocratique de groupe, et perçoit le hip hop comme une forme de socialisation, avant tout entre eux-mêmes, plus qu'un simple jeu de mouvement.

Le corps hip hop y est un espace d'expérimentation qui regroupe diverses expériences personnelles.

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Danser les douleurs du monde

Dans la construction de l'identité de la compagnie, nous avons connu plusieurs étapes. Parmi celles ci, une série d'études, intitulée "langage" a été déterminante: il s'agissait d'expériences de travail , qui, toujours autour de la remise en question de la notion de société, nous ont permis de trouver un langage, une langue commune pour les membres de la compagnie. Ces expériences se sont matérialisées par les pièces Meio Fio et Elemento Bruto / Raio X.

Après quatre ans de recherche sur ce langage commun et au moment où la compagnie est reconnue à l'étranger, Febre ( qui veut dire Fièvre) pointe le doigt sur ce qui a provoqué et orienté toutes nos recherches artistiques : les douleurs du monde. Impossible de les guérir, nous décidons de les danser.

Febre est partie d'une enquête sur les effets collatéraux de dégradation de ces sociétés qui se sont insérées tardivement dans le processus de modernisation, comme c'est le cas au Brésil. Febre montre donc aussi l'esthétique chaotique de cette société qui crie et expose sa convulsion.

Le Hip Hop, ici davantage corps que culture, devient le fil conducteur d'un discours qui a plusieurs voix.

Le travail d'une durée d'une heure (minimum) veut réunir spectateurs et danseurs dans une même réflexion. Une scène qui sera en effervescence, où les corps, le mouvement, la lumière, l'interaction audiovisuelle, s'entrechoquent pour nous emmener au coeur des maux de la société.

Pourquoi créer Febre en Europe ? Le fait d'avoir l'opportunité de travailler notre nouvelle création en Europe dans de meilleures conditions matérielles et de profiter de l'ouverture des ces pays qui croient aux enjeux de l'art, en développant des politiques culturelles, en donnant les moyens aux projets d'aboutir et d'exister est une raison de vouloir y créer Febre.

Si ce travail est reconnu et apprécié, il s'agira pour nous, de retour dans notre pays, de renouveler la réflexion sur l'impact des relations verticales entre "développés" et "sous-développés", ramener avec nous les connaissances acquises en matière de production artistique afin de participer aux évolutions des politiques culturelles de notre ville, de notre pays, et évidemment de garantir des ressources pour financer nos projets au Brésil.

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