En langue italienne.
« Et Mantoue n’est plus qu’un cercueil sur un radeau échoué dans les mares, entre les vases purulentes et un refl et de ciel sanglant. » Ainsi André Suarès évoque-t-il Mantoue dans son Voyage du condottiere. Sous sa plume, aucun mot ne semble trop fort pour évoquer la déliquescence de cette ville « qui pourrit et qui pue la mort ». Est-ce le génie funeste des lieux ? Dans Rigoletto, l’épidémie qui ronge les palais ronge aussi les coeurs et brise les corps.
En trois actes d’une économie et d’une rigueur parfaites, les marécages auront une fois encore tout recouvert. Certes, la machination implacable du malheur, cette force irrésistible du destin, est ce qui a inspiré à Verdi ses oeuvres les plus hautes. Combien de malédictions, combien de courses à l’abîme, combien de personnages sortis d’eux-mêmes, essayant un instant d’agir et d’exister mais vite emportés par une furieuse fatalité ? Rigoletto en est peut-être l’exemple le plus parfait, une démonstration presque abstraite. Trois personnages qui en sont à peine, des archétypes plutôt : un prince inconséquent et amoral, son bouffon machiavélique et une pure jeune fille. Mais Rigoletto cache au fond de lui une faille dans laquelle va s’engouffrer la tragédie : la paternité.
Musique de Giuseppe Verdi (1813-1901)
Livret de Francesco Maria Piave d’après Le Roi s'amuse de Victor Hugo
Direction musicale : Daniele Callegari
Décors : Michel Lebois
Costumes : Jacques Schmidt, Emmanuel Peduzzi
Lumières : Alain Poisson
Orchestre et choeur de l'Opéra National De Paris.
Chef de choeur : Alessandro Di Stefano
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.