Le flamenco est une langue. En espagnol, un chanteur se dit cantante. Mais en langue flamenca c’est cantaor le terme juste. De la même manière, danseuse en espagnol se dit bailarina. Mais pour le flamenco c’est bailaora qui se dit, comme s’il s’agissait d’autre chose que de chant et de danse. Voilà l’usage.
Dans le choix du titre de son spectacle, il y a bien une clé du mystère : Danzaora. Rocío Molina transgresse en inventant un mot, trouble moderne, instable, à l’image sûrement de sa personnalité artistique.
Elle est comme ça Rocío : elle connaît toutes les références traditionnelles et les transmute.
Danzaora donc, est plus qu’un spectacle de danse. C’est une expérience d’occupation intelligente de l’espace et du temps. La force de sa danse indique un chemin lumineux vers le futur de cet art. Et ce futur se forge actuellement dans son atelier d’alchimiste où cette surdouée, née sur scène, couronnée de tant de prix, dessine, jour après jour avec courage, car c’est aussi de ça dont il s’agit, l’un des destins flamenco les plus évidents de ce début de XXIe siècle.
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