Présentation
Notes de mise en scène
Un mot de Jean-Claude Brialy
Les airs que vous entendrez
Survol du parcours dOffenbach
La vie d'Offenbach à travers le scintillement de sa musique, de ses ouvrages connus ou moins connus. Ce sont des rencontres avec cet esprit tellement « français » pleines de gaîté et despoir quil a tant voulu nous faire partager.
Offenbach a pris tous les risques. Celui damuser dabord, mais avec humour
et tendresse, celui doser, avec insolence et finesse, celui de se moquer de ses
contemporains, et de parodier les compositeurs à la mode : Rossini, Meyerbeer, et autres
confrères
Fêté, aimé ou méprisé, il aura animé et marqué son époque de sa
verve intarissable, de son invention mélodique. Et ce qui paraît « facile » est un
suprême effet de composition et de subtilité. La « légèreté » dans le meilleur sens
du terme, est un équilibre périlleux quOffenbach maîtrise avec désinvolture.
Mettre en scène Offenbach demande la même précision. Il na rien laissé au
hasard, pas une croche, pas un accord. De même, si la part de burlesque et de fantaisie
est omniprésente, on ne peut oublier la sensibilité et lémotion de ses
partitions. Mais cest toujours une irrépressible bouffée de bonheur et de joie qui
imprègne notre travail : le Maître reprend ses droits
Ses mélodies nous restent
dans la tête et dans le cur. Cest son itinéraire, ses rencontres, et son
esprit tellement « français » que nous vous racontons. Le scintillement de sa musique,
à travers des ouvrages connus ou moins connus, est toujours présent, comme autant de
gaîté et despoir quil a voulu nous faire partager.
A ceux qui font sourire on ne dit pas merci,
Sois ignoré, va donc, laisse la gloire à ceux qui font pleurer.
Je sais bien qu'on dit d'eux qu'ils sont " les grands artistes ", tant pis ne sois pas honoré.
On n'honore jamais que les gens qui sont tristes,
Sois un paillasse, un pitre, un pantin que t'importe, Fais le rire le public, dissipe son ennui,
On se souvient toujours si mal de ceux qui vous ont fait du bien.
Sacha Guitry avait raison, au théâtre on vient aussi se distraire et s'amuser, pendant l'été loin de la montagne et de la mer il y a ceux qui restent s'ennuyer et qui trouvent dans une salle de spectacle le bonheur de s'éclater ? Offenbach était un soleil, il ruisselait de musique légère et joyeuse, il aimait la vie, la musique et les femmes, il aimait partager le plaisir de rêver, les gaîtés parisiennes reviennent aux Bouffes Parisiens, là où elles sont nées et nous sommes heureux et fiers de les retrouver.
Jean-Claude Brialy
Acte 1
Les Contes dHoffmann (air de Coppélius),
Pomme dApi (couplets de Catherine),
Decameron dramatique (extraits de pièces pour piano),
La Chanson de Fortunio,
Le Bonhomme jadis (musique de scène pour la Comédie-Française),
Les Deux Aveugles (Duo),
Le Domino Noir (Aragonaise),
Musique de Auber,
Monsieur Choufleri restera chez lui le
(Trio),
La Vie Parisienne ( Extraits),
La Grande Duchesse de Gérolstein (Déclaration),
Le Fifre Enchanté (Couplets),
Robinson Crusoé (Duo),
Pépito (air de Vertigo),
La Périchole (lEspagnole et la jeune Indienne),
La Boulangère a des écus ( Romance de Toinon),
Pomme dApi (Rondeau),
La Périchole (Couplets de lIncognito),
Pomme dApi (chanson à boire - Trio),
La Périchole (Griserie),
La Vie Parisienne (Couplets),
Orphée aux enfers (Final Acte II).
Acte 2
Robinson Crusoé (Chur transcrit pour piano),
La Diva (Couplets de Jeanne),
Monsieur Choufleuri (Couplets de Petermann),
Le Voyage dans la lune (Polka enregistrée au piano),
Le Papillon (Valse extraite du ballet, enregistrée au piano),
Le Voyage dans la lune (Final, piano seul),
Le Vent du soir (couplets),
Madame lArchiduc (quatuor bouffe interprété au piano),
Le Roi Carotte (Ronde des Colporteurs),
Trombalcazar (Récit et air de Beaujolais),
La Vie Parisienne (Rondeau de Métella, piano solo),
LIle de Tulipatan (Couplets - Duetto),
Orphée aux enfers,
La Vie Parisienne (Arrangement pour piano),
La Belle Hélène,
Trombalcazar (Trio du Jambon),
Geneviève de Brabant (Quatuor de la Chasse),
Madame Favart ( Chanson de léchaudé),
Les Contes dHoffmann (air de Dapertutto),
Les Contes dHoffmann (Barcarolle),
Belle Lurette (couplets)
Survol du parcours dOffenbach
Fils de Isaac Ebert, chantre de la synagogue à Offenbach-sur-le-Mein (doù son pseudonyme), Jacob Offenbach naît à Cologne le 20 juin 1819. Plus tard, son prénom se transformera en celui de Jacques. Tout jeune, il commence à apprendre le violon puis, très vite, il lui préfère le violoncelle. Vers lâge de treize ans, accompagné de son frère Julius et de son père, Jacob Offenbach monte à Paris où Isaac lui obtient une entrevue avec Luigi Cherubini, Directeur du Conservatoire et, le 30 novembre 1833, il entre comme élève dans la classe de Monsieur Vaslin. Il y restera un an et quittera volontairement le Conservatoire (où il sennuie).
Peu de temps après, il est engagé comme violoncelliste dans lOrchestre de lOpéra-Comique où il est tenu de jouer un répertoire qui ne lenchante pas vraiment. Déjà facétieux, il samuse, dans la fosse dorchestre, à lier ensemble chaises et pupitres vides au moyen dune ficelle sur laquelle il tire à intervalles réguliers, provoquant un tintamarre inattendu au milieu de luvre lyrique. Parfois encore, il imagine comme plaisanterie, avec un autre musicien violoncelliste, de jouer chacun une note sur deux, ce qui provoque au bout dun moment, détranges dissonances, lesquelles sont peu appréciées du chef dorchestre.
1837, Offenbach réussit à faire jouer ses premières uvres, (des valses) par un orchestre de danse qui se produit dans un jardin public. Bientôt, dans les salons bourgeois, grâce à Frédérich von Flotow et à la Comtesse de Vaux, on commence à connaître le nom dOffenbach. On le surnomme : le Liszt du violoncelle.
1844, le 14 août, Jacques Offenbach épouse Herminie dAlcain, dorigine espagnole. Le jeune ménage sinstalle dans un appartement du passage Saulnier à Paris. Offenbach compose à présent des uvres lyriques et frappe vainement aux portes de lOpéra-Comique.
Au cours de lannée 1850, il rencontre ladministrateur de la Comédie-Française : Arsène Houssaye qui lui propose le poste de Directeur Musical dans la Maison de Molière. Toujours enthousiaste et rêveur, le successeur de Lully simagine quil va pouvoir renouveler le rôle de la musique au Français et faire entendre musiques de scène et entractes nouveaux. Hélas ! Cest compter sans linertie et la mauvaise volonté des sociétaires qui décrètent que la musique a bien peu dimportance dans un théâtre où le verbe est roi.
Le 26 décembre 1855, Offenbach quittera sans regret la Comédie-Française. La même année, las de se voir refuser lentrée de lOpéra-Comique, il décide dexploiter une petite salle au Carré Marigny, quil baptise : « Les Bouffes Parisiens ». Il y fait jouer ses propres uvres, des opérettes en un acte ne dépassant pas trois personnages (un décret exigeait ces conditions).
Lune de ses premières opérettes a pour titre : Les Deux Aveugles, réunissant les acteurs Pradeau et Berthelier. Cest ce dernier qui un jour présentera Hortense Schneider à Offenbach. La « Schneider », on le sait, comptera beaucoup dans la vie musicale du compositeur.Cest pour elle quil écrira ses plus célèbres opéras bouffes dont La Périchole, La Belle Hélène et La Grande Duchesse de Gérolstein. Il écrira en tout cent ceux opérettes et opéras bouffes, un ballet pour lOpéra Le Papillon. Sans oublier des duos pour violoncelles, des pièces pour piano (Valses, mazurkas, polkas) et de nombreuses mélodies pour chant et piano.
Mais sa plus grande ambition sera un Opéra sur un livret de Jules Barbier : Les Contes dHoffman. Hélas, il nen verra pas la création à lopéra-Comique puisquil séteindra quelques mois avant, le 5 octobre 1880. Et ce jour-là, au vieil acteur Léonce, venu prendre de ses nouvelles, le portier de limmeuble répondit : « Monsieur Offenbach est mort cette nuit, tout doucement, sans sen apercevoir ». « Ah, déclara Léonce, il sera bien étonné quand il sen apercevra! ». Cette ultime réplique dun humour involontaire neut certes pas déplu à lauteur de La Vie Parisienne.
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