« En fondant en 1985 sa compagnie Karas avec la danseuse Kei Miyata, Saburo Teshigawara recherchait avant tout « une nouvelle forme de beauté ». Mission accomplie, tant depuis cette date cet artiste protéiforme, nourri aussi bien d’arts plastiques que de danse, n’a cessé à chacune de ses créations de réinventer non seulement le mouvement, mais l’idée même de spectacle. Ainsi en est-il de cette pièce mythique, née en 1991 et reprise dans le monde entier avant d’être entièrement recrée en 2012 à Tokyo.
Inspirée d’un poème de l’écrivain Kenji Miyazawa consacré à la danse kenbai, pratiquée au nord-est du Japon, elle s’approche au plus près de ce qui préexiste à la naissance du rythme, donc du son : les pulsations du cœur, le bruit du vent ou celui des grains de sable. D’où ce titre en forme d’onomatopée, qui fait référence au battement des tambours traditionnels, les taiko, accompagnant jadis le kenbai. Comme à l’accoutumée, le chorégraphe a réglé lui-même les décors, la lumière et les costumes. Il est également sur scène avec sa compagnie, magnifique interprète à la gestuelle ciselée et à l’énergie communicative. Expérience visuelle, auditive et esthétique, cette traversée sonore est aussi un retour aux sources mêmes de la danse. »
Isabelle Calabre
1, Place du Trocadéro 75016 Paris