Salto. Lamento

Frank Soehnle, l’un des plus grands marionnettistes allemands, tire les ficelles d’un long poème visuel à la beauté troublante et aux accents d’Europe centrale, sans mots dire mais tout en notes de musique. Dans une antichambre entre l’ici et l’au-delà, souvenir enfoui du grenier où, enfant, on mettait à l’épreuve sa peur du noir, il ouvre son carnet de bal avec la Mort immaculée, dentelles et soie blanches, prête à la noce.

Il l’installe ensuite aux premières loges d’une parade baroque… Comme pour la divertir. De tiroirs entrouverts et de malles argentées, s’échappent des chimères mi-hommes mi-bêtes. Sous les doigts de Frank Soehnle, démiurge magicien, toutes virevoltent du firmament à la poussière, dans un flot d’expressions insolites, fascinantes, et souvent drôles.