Aux origines du tango, se trouve la guitare, et non le bandonéon. Voilà pourquoi on est guère surpris de refaire l’histoire, d’avant-hier à aujourd’hui, avec ce trio de cordes subtiles fondé par l’expert Rudi Florès.
Roberto Grela, Anibal Arias et même plus récemment Tomas Gubitsch, les guitaristes ont composé quelques belles pages du tango. C’est dans cet héritage que se place Rudi Flores, connu et reconnu pour le duo qu’il forme depuis trente ans avec son frère Nini au bandonéon. Le voilà désormais en trio sous son seul prénom. Accompagné d’un guitariste du sérail classique et d’un contrebassiste venu du jazz, l’Argentin joue les tangos, mais aussi les milongas et les valses. Un répertoire à l’ancienne, qui permet de se plonger corps et âme dans les tréfonds d’une bande-son, souvent sombre comme un blues, parfois lumineuse comme un swing manouche. De quoi séduire les mélomanes avertis, sans déplaire aux danseurs aguerris.
Avec Rudi Flores (guitare), Tomas Bordalejo (guitare), Romain Lecuyer (contrebasse).
Evénement : avec un immense nouvel album, Linyera (le « vagabond »), le Nick Cave argentin propose une troisième voie au tango en le dépoussiérant pour lui donner un lustre fascinant.
Il est l’un des musiciens les plus importants d’Argentine, tous genres confondus. Melingo a eu plusieurs vies, intenses, du cabaret underground à la scène rock alternative dont il fût l’un des piliers, avant de choisir le tango au tournant des années 90. Un tango cent pour cent original. Un peu indien, un peu italien, un peu oriental, un peu noir, impur par nature, avec un rien de Tom Waits dans la voix, Melingo a fouillé la mémoire des bas-fonds de Buenos Aires, ausculté la poésie du tango et son hybridité musicale, pour la réinventer avec une folie régénératrice. Tendance border-line, l’iconoclaste s’inscrit dans la veine d’Edmundo Rivero, chantre du lunfardo, hors champs d’un tango propre sur lui. Le sien se mêle à des ambiances de cabaret, de blues interlope, empruntant à Atahualpa Yupanqui ou Frank Zappa, à Federico Garcia ou Violeta Parra… En vagabond céleste, comme le titre de ce nouvel album « Linyera » qui fera date, un ovni surréaliste, romantique et voyageur enregistré dans les mythiques studios Ion de Buenos Aires avec un casting exceptionnel de musiciens qu’il ramène avec lui pour ce concert.
Avec Daniel Melingo (voix lead, guitare, clarinette), Diego Trosman (guitare tanguera), Muhammad Habbibi El Rodra Guerra (guitare électrique, scie), Pepo Onetto (piano), Marques Paglia (bandoneon), Pato Cotella (contrebasse), Anne Le Pape (violon).
59, boulevard Jules Guesde 93207 Saint-Denis
Voiture : Depuis Paris : Porte de la Chapelle - Autoroute A1 - sortie n°2 Saint-Denis centre (Stade de France), suivre « Saint-Denis centre ». Contourner la Porte de Paris en prenant la file de gauche. Continuer tout droit puis suivre le fléchage « Théâtre Gérard Philipe » (emprunter le bd Marcel Sembat puis le bd Jules Guesde).