Dès 6 ans.
Chausser des souliers rouges, interdits, maléfiques, le temps d’une danse, avant de finir estropiée... Les destinées des petites filles sont souvent cruelles dans les contes d’Andersen, et l’orpheline de ce conte-là pourrait bien ne pas échapper à la règle. Mais est-ce sa faute si le rouge l’attire à ce point ? Sans doute cette couleur lui évoque sa mère, défunte. Et le jour où un mystérieux marchand lui offre une paire de souliers rouges, elle ne résiste pas, ignorant que loin de l’aider à fuir sa marâtre cruelle, les souliers vont l’entraîner dans une danse fatale...
Aurélie Namur reprend le fil du conte d’Andersen et l’ancre dans la modernité. Elle n’hésite pas à détourner le récit pour permettre à l’héroïne de se défendre contre le malheur. Non, celle-ci ne tombera pas dans le traquenard du démiurge diabolique qui semble tirer les ficelles de l’histoire ! Ce personnage inventé, descendant abâtardi de Christian Andersen, sera mis en échec par l’enfant qui se révoltera à temps contre le maléfice. Elle accomplira ainsi le trajet personnel qui lui permettra de faire le deuil de sa mère et d’accepter sa mère adoptive. Mais qu’est-ce qui triomphe sur la fatalité et le malheur sinon l’humour et les forces de vie ? Car il s’agit bien ici de prendre le conte à rebrousse poil, en s’amusant aussi des petits travers de la société contemporaine. Tristan Dersen adopte les airs ridicules des présentateurs de télé-réalité ; la marâtre se pavane dans des habits à la mode sous l’œil narquois de l’héroïne qui mâchouille son chewing-gum…
Quand l’enfant chausse les souliers rouges, sa danse endiablée met le chaos dans le salon bourgeois de sa belle-mère, et si la gigue est terrifiante, elle devient aussi un morceau de bravoure comique.
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