Parallèlement à son travail de plasticien, Steven Cohen réalise depuis 1997 des performances radicalement perturbatrices, s’exposant - souvent de manière impromptue, voire importune - aussi bien dans des galeries, des musées ou des salles de spectacles que dans des lieux moins homologués (champs de courses, centres commerciaux, rassemblements fascistes, etc.).
Sud-Africain blanc, homosexuel et juif, n’hésitant pas à se qualifier lui-même de « monstre juif et pédé », il accorde une place prépondérante au questionnement identitaire et fait de son corps l’instrument premier de ses opérations artistiques.
Avec Golgotha, créé en réaction au suicide de son frère, victime selon lui de l’impitoyable machine économique de notre temps, Steven Cohen puise au plus intime pour « trouver une danse dans l’intervalle laissé vacant entre l’amoralité du commerce (chaque chose est à vendre) et les rituels de lamentation (tout s’achève dans la mort) ». Douleur et révolte se fondent ainsi en une ardente cérémonie païenne qui tend moins à dénoncer la société de consommation qu’à énoncer une déclaration d’amour et de foi.
« Il ne s’agit pas ici de ramener les morts à la vie, mais de porter la mort jusqu’à la vie. »
Son : Christophe Dupuis
Vidéo : Steven Cohen, Joshua Thorson et Jonas Pariente
Montage : Christophe Leraie et Steven Cohen
Place Georges Pompidou 75004 Paris