Parmi les œuvres emblématiques de Versailles, les Symphonies pour les Soupers du Roi figurent au premier plan. Vincent Dumestre, fin connaisseur des œuvres du temps de Louis XIV, réunit ici les meilleurs instrumentistes pour la résurrection de ces musiques gastronomiques et royales, donc fastueuses…
Parmi les œuvres emblématiques de Versailles, les Symphonies pour les Soupers du Roi figurent au premier plan. Musiques d’un Palais convoquant un monde de passions, de caractères, d’intrigues, d’échos de batailles… ennobli par le faste des trompettes et des hautbois, elles résonnent jusqu’à nos jours comme les musiques du Plus Grand Roi du Monde. Certes, ce sont des « Musiques de Table » comme on en trouve ailleurs en Europe (le Banchetto Musicale de Schein en 1617, la Tafelmusik de Telemann en 1733), mais quel Prince peut aligner pour se faire les 24 Violons du Roi, et les vents de sa royale Ecurie ? Avec le luxe d’un orchestre d’Opéra, voici Louis XIV mangeant en public chaque jour, un moment essentiel de la journée.
Si les manuscrits des Symphonies disent qu’elles se jouent « ordinairement au souper du roy », leur imaginaire plonge au-delà. Les airs et danses qu’elles font entendre sur divers instruments proviennent le plus souvent des opéras, ballets et autres divertissements que Lalande compose pour distraire la cour. Autour de la table royale, elles convoquent ainsi tout un monde de caractères, de passions, d’intrigues et de portraits : échos de batailles (Air des combattants), de prairies idylliques (Musette, Marche des bergers, La villageoise), de bords de mer (Marche des matelots) ou d’une nature déchaînée (La tempête de Mr Rebel). Musiques d’un palais où la vie, plus que partout ailleurs, est représentation, ennoblie par le faste des trompettes (Prélude et Chaconne), d’une Passacaille au maintien royal et du Caprice de Villers-Cotterets, l’une des pièces favorites « que le Roy demandoit souvent ».
Immense réservoir de danses et pièces de caractère où puiser, les Symphonies pour les Soupers du Roy sont recueillies en 1703, à l’époque où Versailles vit presque entièrement au son de la musique de Lalande. Entré au service du roi vingt ans plus tôt comme organiste, le musicien en est rapidement devenu le favori, cumulant dans son art les postes les plus convoités à la cour. De la chapelle aux appartements, tout le château résonne de ses compositions. Sa Majesté prie, mange, rit et pleure avec elles.
Vincent Dumestre, fin connaisseur des œuvres du temps de Louis XIV, réunit ici (en concert et en enregistrement pour notre collection discographique) les meilleurs instrumentistes pour la résurrection de ces musiques gastronomiques et royales, donc fastueuses…
Avec Le Poème Harmonique.
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.