Tenue de Soirée

Attention, spectacle déconseillé aux moins de 15 ans.

• Une vie sur le fil

Monique ne supporte plus l'existence minable que lui fait mener le docile et gringalet Antoine. Un soir, dans un dancing de la région parisienne, elle l'accable de reproches quand Bob, un voyou séduisant, entre dans leur vie et révèle au couple qu'il gagne sa vie en cambriolant de luxueuses villas. Il arrive à les convaincre de faire équipe avec lui.

Mais ce voleur de charme bisexuel flamboyant cherche à séduire Antoine, freluquet coincé en mal d’affection, sous les yeux indifférents d’une épouse salope : Monique, fascinée par l’argent de Bob… Une vie sur le fil, où tous finiront par faire le tapin, Monique en prostituée, Antoine et Bob en travestis. Le monde culotté et truculent de Blier, jouant à fond la carte de l'incongru.

Pour la première fois, le film culte Tenue de Soirée de Bertrand Blier est adapté et joué au théâtre.

• Intention de mise en scène

« Mettre en scène Tenue de soirée, c’est explorer les différents aspects d'une relation humaine, masculine et féminine, essentiellement basés sur le thème de rapports dominant-dominé. Une raltion mise à rude épreuve dans le film...

J'aime cette histoire résolument anti-conformiste où l'on trouve de grands moments de provocations et d'humour noir.

Je désire mettre en lumière, grâce à l'aide précieuse d' André Diot, les dialogues lucides, acides, cyniques et humoristiques de Bertrand Blier qui prennent, en traversant les années, une valeur inestimable, étonnamment moderne, et qui trouvent naturellement leur place au théâtre. Transcendant un univers burlesque et absurde, ils sont la patte même d'un cinéaste parvenu, avec Tenue de soirée, au niveau d'un Audiard ou d'un Guitry. D'où le désir d'en faire une adaptation théâtrale en gardant le format cinémascope et en privilégiant la boite noire.

Les dialogues sont ciselés, percutants et se font de plus en plus border-line, jusqu'au point de non-retour. Ils sont la sublime partition de ce « putain de film », de cette « putain de pièce » qu'est Tenue de soirée. Les répliques fusent :

"Une maison dans la nuit, c'est comme une femme au lit, ça a des abandons, ça se retourne, ça gémit. Et quand ça gémit, moi je m'introduis." ; "Si tous les pédés étaient comme lui, y'aurait moins de malheureuses" ; "Mais mon vieux, si j'étais pédé, y a longtemps que tu y serais passé. Hop, ramonage des boyaux, bonjour le chocolat, la turbine ensorcelée"...

Et bien entendu, le public suit. »

Hélène Zidi-Chéruy

• La presse

« Pari réussi pour Hélène Zidi-Cheruy : elle adapte et met en scène (...) sans jamais tomber dans la caricature.(...) Personnages comico-tragiques touchants de sincérité, situations hilarantes, le tout mené sur un rythme d’enfer. Les fans de l’univers de Bertrand Blier ont de quoi se régaler… » Emmanuel Plé

« On retrouve l’ambiance du film de Bertrand Blier (...) Dialogue tantôt truculent, très drôle, très cru mais aussi très tendre. Spectacle troublant par la proximité, les acteurs sont à la portée des spectateurs. Les sentiments s’expriment, ils sont directement palpables. Une confrontation permanente des corps et des âmes. » Jean Michel Dhuez, Europe 1, 31 mars 2006

« Vingt ans après la sortie du film, les mots de Bertrand Blier sont toujours aussi percutants. C’est ce qu’on vérifie tous les soirs sur la scène du Théâtre Côté Cour, où Hélène Zidi-Cheruy a adapté et mis en scène Tenue de soirée (…) La pièce ne laisse pas indifférent (…) Dans cette petite salle intimiste du Théâtre Côté Cour, les répliques nous arrivent en pleine face. Hélène Zidi-Cheruy est restée fidèle à la violence verbale et sexuelle de l’original. Il faut saluer la performance des trois comédiens (…). » Valérie Beck, Le Journal Du Dimanche , Le 16 Avril 2006

"Un spectacle qui vous fait simultanément pleurer, rire et bander est une rareté unique. (...) Entre Monique, Antoine et Bob, tous les couplages et accouplements sont possibles - jamais gratuits, souvent sincères, mais toujours, pour chacun dans une solitude intérieure inaccessible à l’autre. Le déshabillage de ces solitudes ne laisse plus à Eros qu’un voile de mélancolie cramé par l’humour." Jean-Marc Stricker, Radio France, 22 avril 2006