Trisha Brown - Solo Olos / Son of Gone Fishin’ / Rogues /...

du 4 au 13 novembre 2015
1h30 avec entracte

Trisha Brown - Solo Olos / Son of Gone Fishin’ / Rogues /...

Quatre chorégraphies de Trisha Brown couvrant presque cinquante ans de création, quel tour de force ! C'est une chance immanquable de plonger dans les archives vivantes de la grande dame de la danse américaine.
Quatre chorégraphies de Trisha Brown couvrant presque cinquante ans de création, quel tour de force ! Ce programme marque la dernière présentation du grand répertoire de la compagnie à Paris. Il est une nouvelle chance pour le public de plonger dans les archives vivantes de la grande dame de la danse américaine.
  • Rendez-vous avec Trisha Brown

À l’instar d’un Merce Cunningham, Trisha Brown a écrit quelques-unes des plus belles pages de l’histoire de la danse américaine. L’Europe et la France en particulier ont joué un rôle important dans la reconnaissance de cette œuvre où la fluidité des gestes en scène le dispute à l’inventivité permanente de l’artiste.

Réunies le temps d’une même soirée, ces quatre chorégraphies racontent un peu cette vie de création, ces rencontres avec des plasticiens ou des musiciens de renom. Servi par des danseurs aguerris, ce rendez-vous est une fête.

Celle-ci s’ouvre par Solos Olos (1976), pour un quintette d’interprètes, dans lequel Trisha Brown explore le mouvement pur et met en valeur la danse dans ce qu’elle a de plus naturel.

Son of Gone Fishin’ (1981), sur la partition de Robert Ashley, réunit six danseurs dans une évocation des jeux d’été. La liberté revendiquée sur le plateau se déploie au sein d’une structure complexe de croisements des corps, dans une sorte de mathématique poétique.

Dans Rogues (2011), un duo récent, « pas d’effet superflu, pas d’excès de chorégraphie contrôlé. Tout dans le naturel… Les danseurs célèbrent la vie sans artifice », écrivait le New York Times à sa création.

Le programme finit par PRESENT TENSE (2003) sur des sonates et interludes pour piano préparés par John Cage. Cette pièce met en valeur les duos dans une synthèse de l’approche chorégraphique de Trisha : entre abstraction sensuelle et narration émotionnelle.

Dans ce précis de danse d’une rare intelligence, Trisha Brown atteint des sommets.

Philippe Noisette

  • Programme

Solo Olos (1976 – 12 min)
Son of Gone Fishin’ (1981 – 25 min)
Rogues (2011 – 8 min)
PRESENT TENSE (2003 – 20 min)

Solo Olos (1976 – 12 min)
Chorégraphie Trisha Brown
Avec 5 danseurs

Solo Olos est une progression naturelle d’un mouvement non fonctionnel. Ce que j’entends par progression naturelle, c’est que le mouvement B est le mouvement le plus simple et évident après le mouvement A ; C après B. Au milieu de cette pièce, un retour en arrière s’opère.
Solo Olos
est un extrait de Line up, interprété pour la première fois en 1976. C’est une série de danses créées à un moment important de mon parcours chorégraphique. A l’époque, j’ai commencé à approfondir ce que j’appelle le « mouvement pur », par exemple la flexion, le redressement, ou le pivotement, des mouvements qui n’ont pas d’autres connotations. Line Up comprend des procédures destinées aux danseurs, pour qu’ils renversent les phrases, les inversent ou proposent une action sans l’achever. Ainsi Line Up permet de développer les capacités techniques et d’improvisation du danseur.
Trisha Brown

Son of Gone Fishin’ (1981 – 25 min)
Chorégraphie Trisha Brown
Musique originale Robert Ashley
Lumières John Torres
Avec 6 danseurs

Cette chorégraphie a été très marquante. J’y ai atteint une complexité sans précédent dans mon travail. La structure sous-jacente de la pièce est liée au plan en coupe d’un tronc d’arbre. ABC centre CBA. Des formes complexes de six danseurs étaient d’abord exécutées dans le sens normal puis à rebours. Bob Ashley nous a donné une petite discothèque de cassettes pour nous accompagner en tournée. Les danseurs choisissaient au hasard la musique que nous utiliserions pour chaque représentation. Un peu comme si nous avions le groupe avec nous.
Trisha Brown

Rogues (2011 – 8 min)
Chorégraphie Trisha Brown
Musique originale Alvin Curran
Lumières John Torres
Avec 2 danseurs

Trisha Brown a initié un travail de réflexion sur la sculpture, la calligraphie et les noeuds. Les danseurs manipulaient une personne passive, la nouaient, puis déplaçaient ailleurs la sculpture qui en résultait.

A partir d’éléments de ces improvisations, les danseurs ont commencé à construire des phrases qui jouaient sur l’idée d’espaces fictifs et permettaient de faire circuler entre eux le rôle de partenaire actif et passif. Un intérêt pour l’interruption s’est dégagé de cette expérience : la manière dont le choix d’un danseur interrompt l’intention de mouvement d’un autre danseur ; tout comme le propre corps de Brown est animé par la virevolte cinétique. C’est cela qui a été au coeur du processus d’écriture.

L’idée d’interruption a abouti à une structure formelle en se concentrant sur le concept d’aberration. Le danseur quitte la trajectoire de sa phrase, et ce faisant génère une nouvelle complexité rythmique en créant simultanément la phrase et la forme. D’autres approfondissements ont révélé également un intérêt pour l’expansion et la contraction, à la fois dans la taille de la danse et dans l’espace entre les corps. La densité inhérente de l’expansion et de la contraction est liée à l’inspiration initiale de Brown qui puise dans la sculpture, la calligraphie, et les noeuds.

PRESENT TENSE (2003 – 20 min)
Chorégraphie Trisha Brown
Conception visuelle et scénographie Elizabeth Murray
Musique originale John Cage
Lumières Jennifer Tipton
Avec 7 danseurs

Sur quelques Sonates et Interludes pour piano préparés par John Cage, cette chorégraphie combine la gestuelle fluide de Trisha Brown, son amour du jeu et son intérêt grandissant pour l’émotion née de l’abstraction. PRESENT TENSE semble donner corps à l’alliance ludique et mathématique entre deux partenaires sur la même longueur d’onde et une danse brillante et hétérodoxe joue avec une musique mélodieuse quoiqu’imprévisible.

PRESENT TENSE propose une étonnante synthèse de l'esthétique abstraite de Trisha Brown et de son intérêt pour une forme de narration émotionnelle. Un vocabulaire développé au sol se confronte avec des duos aériens pour donner naissance à deux aventures scéniques qui se répondent. Le mouvement continu et fluide, une des caractéristiques de la danse de Trisha Brown, semble vouloir se loger dans des détails infimes, dans des angles et des lignes brisées. Des rencontres abruptes adviennent entre des danseurs comme pris en porte-à-faux, tombant et chevauchant l'espace en suspension.

Sélection d’avis du public

Par FrançoisB - 7 novembre 2015 à 22h10

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Par FrançoisB (5 avis) - 7 novembre 2015 à 22h10

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Plan d’accès

Chaillot - Théâtre national de la Danse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris
Spectacle terminé depuis le vendredi 13 novembre 2015

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