Jour de fête pour cet intermittent du spectacle en mal d'amour. Il vient d'épouser Ursula, une allemande peroxydée précisément rencontrée à la sation Javel. Arrivé le premier sur le lieu des festivités post-cérémonies, il attend ses invités... et même sa femme. Et il attend longtemps, longtemps... Il va devoir sévèrement meubler !
Attention, humour ravageur !
Nouveau concept cette saison à l’Avant-Seine : une formule comprenant apéritif de bienvenue, spectacle, puis dîner sur fond de musique jazzy. Possibilité de réserver pour le spectacle seulement.
Ils ne sont qu’un mais ils font « fusion ». Qui ? L’auteur et l’acteur, bien entendu. Normal, me direz-vous puisqu’ils ne sont qu’un, retranchés derrière un seul et même homme… ou plutôt, personnage. Car derrière l’identité de Stéphane Olivié Bisson, tout se confond : l’homme, le personnage, l’artiste et l’histoire elle-même. Caméléon dans l’apparence, singe acrobate dans le maniement du verbe, mante (pas très religieuse !) dans sa capacité à grimper à la verticale aux sommets de l’improbable, rapace dans son habileté à capter l’incongru ou l’insolite, Stéphane Olivié Bisson nous offre par sa seule présence un virtuel et néanmoins fantasque bestiaire (d’ailleurs, il fait très bien le cochon !) qui nous rappelle, au fond, que l’homme n’est rien d’autre qu’un animal. Et quel animal ! Passé aux filtres du regard et de la plume de l’artiste, il en devient vite une bête curieuse… et très curieuse.
Et si la bête est curieuse, le spectateur n’est pas en reste. La curiosité de l’un appelle celle de l’autre. Stéphane Olivié Bisson n’a pas son pareil pour saisir les outrances de ses semblables et les glisser dans ce qui semblait pourtant au départ, une bien belle romance. Cette belle journée festive ayant désormais pris l’aspect d’un moment de solitude (bon ?) nous donne l’opportunité de nous plonger dans le passé de l’animal étrange et de ses « camarades de troupeau ». Comme dans un zoo de l’extrême, nous assistons, médusés, au défilé d’une galerie de portraits qui nous font réaliser que la caricature n’est pas seulement l’apanage de la scène mais qu’elle se situe également dans le quotidien de chacun d’entre nous.
A fortiori lorsque la caricature dépasse le strict cadre des personnages et qu’elle vient s’inscrire dans la situation. Ces situations, toutes plus impensables les unes que les autres, nous entraînent inexorablement vers un comique de l’absurde qui n’est pas sans rappeler quelques figures légendaires de l’humour ou de la littérature.
Depuis quelques années, la vague des « one-man-shows » a conquis de façon parfois démesurée les lieux de diffusion du spectacle vivant sur le territoire national. La plupart de ces spectacles portaient un regard caustique, ironique ou cynique sur le quotidien. Certaines saynètes sont restées dans les mémoires tant elles évoquaient des situations vécues par nous, pauvres humains, de façon presque inéluctable.
Les situations vécues (ou tout du moins, pensées !) par Stéphane Olivié Bisson relèvent quant à elles, de l’absurde, de l’inimaginable et si l’on veut rester positif, du pittoresque ! En cela, Un bon moment de solitude dépasse le concept déjà bien référencé du « one man show ».
Il y a dans l’écriture de l’artiste une dimension qui nous échappe et qui pourtant, nous transporte. Elle s’avère à chaque syllabe, à chaque mot, à chaque phrase un peu plus fédératrice lorsqu’elle nous fait observer que derrière la solitude de l’être subsiste éternellement cette nécessité de l’amour de l’autre. Et aimer l’autre, n’est-ce pas s’aimer un peu plus soi-même ?
Pour vous en convaincre, venez vivre un bon moment de solitude, ne serait-ce que pour vous dire… qu’il y a plus seul que vous !
Marc Lesage, Metteur en scène
88, rue Saint-Denis 92700 Colombes
En voiture : tout droit depuis la porte de Champerret par le pont de Courbevoie. A La Garenne-Colombes, au rond-point, prendre la 1ère sortie et continuer sur : D106 / Avenue Du Général De Gaulle. En entrant dans Colombes prendre : D13 / Place Du Général Leclerc puis le bd De Valmy.
Parking de l'Hôtel de ville : 5 rue Verdun (se munir de monnaie).