Vian v’là Boris

Des textes qui nous parlent d’amour, de mort, de musique, de racisme, de sexe, de guerre, de la bêtise des hommes… C’est un spectacle conçu comme un cabaret qui vous est proposé avec des artistes pluriels, à la fois chanteurs, comédiens et musiciens.

"Ce qui compte, ce n'est pas le bonheur de tout le monde, c'est le bonheur de chacun." Boris Vian

Un spectacle humaniste et plein d’humour
Quelques textes
Note d’intention

  • Un spectacle humaniste et plein d’humour

À partir des textes de Boris Vian qui nous parlent d’amour, de musique, de racisme, de guerre, de la bêtise des hommes, d’espoir… Souvenirs d’enfance, Ecrits sur le jazz, Chansons, Lettres pataphysiques, Curiosités diverses et variées… Un hymne à la vie écrit par celui qui n’était pas pressé de grandir. Un spectacle humaniste et plein d’humour, conçu comme un cabaret, avec des artistes pluriels, à la fois chanteur, comédien et musicien. Une occasion unique pour faire éclater les mots de l’auteur de L’Ecume des jours. Une raison de plus pour faire swinguer les mots de Bison Ravi. Le tout mis en musique de jazz !

Boris Vian est né le 10 mars 1920. Il est atteint très jeune de problèmes cardiaques. En parallèle à des études brillantes, il s’intéresse très vite au jazz (Dizzy Gillespie, Louis Armstrong...). Il joue de la trompette, organise des soirées, adhère au Hot Club de France. Son œuvre est immense et plurielle. Théâtre, romans, nouvelles, chansons, articles sur le jazz, auteur de polars… Il meurt le 23 juin 1959 pendant la projection du film tiré de son roman J’irai cracher sur vos tombes.

De nombreuses chansons émailleront le spectacle : Allons z’enfants, La complainte du progrès, Le déserteur, A tous les enfants, La java des bombes atomiques.

D’après l’œuvre de Boris Vian (1920-1959), par le Théâtre de l’Eveil.

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  • Quelques textes

Biographie par Boris Vian
Je suis né, par hasard le 10 mars 1920, à la porte d'une Maternité, fermée pour cause de grève sur le tas. Ma mère, enceinte des œuvres de Paul Claudel, c'est depuis ce temps que je ne peux plus le blairer, en était au treizième mois et ne pouvait attendre le Concordat. Un saint homme de prêtre qui passait par là me ramassa et me reposa, j'étais effectivement très laid. Par bonheur, une louve affamée me donna à boire. Je grandis en force et en sagesse, mais je restais toujours aussi laid. En fait, j'avais la tête de la Victoire de Samothrace. À sept ans, j'entrais à l'École Centrale, j'en ressortis trois ans plus tard, en 1942. Je ne prévoyais pas, à ce moment-là, que douze ans après, en 1946... Mais n'anticipons pas.

En 1941, le 18 avril, exactement, je rencontrai le fameux Claude Abadie, joueur de clarinette. Il me prit sous son abatis/Abadie) et, grâce à notre féconde collaboration l'orchestre Claude Abadie remporta un franc succès. Tout d'un coup, ma physionomie se transforma, et je me mis à ressembler à Boris Vian, d'où mon nom . Raymond Queneau me rencontra à la pêche à la ligne, que je ne pratique pas. Le reste appartient à l'histoire. J'ai un 1m86 pieds nus. Je pèse assez lourd, et je place avant tout les œuvres d'Alfred Jarry, la fornication, et mon épouse bien-aimée. Je n'oublie pas, mais venant ensuite, la musique de la Nouvelle-Orléans, Duke Ellington, la peinture à l'huile que je pratique avec un bonheur rare et les filles du Jazz-Club-Universitaire surtout une blonde en robe verte... mais n'insistons pas. Je déteste Paul Claudel (je l'ai dit, mais c'est agréable à dire, et c'est pour ça que je n'ai jamais rien lu de lui). « Le Grand Meaulnes » Péguy, le violon de jazz tel que le pratiquent les français, « Ivan le terrible », le pape J'aime pas non plus les poitrines plates (chez les femmes), les endives, la merde. Sauf quand elles sont bien accommodées Les endives. Je cherche un appartement de cinq pièces, tout confort. J'ai eu une vie mouvementée, mais je suis prêt à recommencer.

Chroniques de jazz
Chevalier, de Chalon, me communique un charmant extrait d'une proclamation des autorités d'Allemagne orientale, rapportée par le Figaro. Le jazz « détruit la culture nationale, prépare à la guerre et conduit un grand nombre à l'idiotie ».

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Dans le Record Changer de janvier un extrait d'un livre à paraître sur l'origine des esclaves noirs qui furent importés en Louisiane par les colonisateurs français. Au fait, lorsqu’on y pense, ce sont bien les Français les responsables du jazz. Sans nos vaillants ancêtres qui déportaient les noirs d'Afrique, nous n'aurions pas le jazz d'aujourd'hui.

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Dans jazz journal un bon papier sur les préjugés raciaux. Vous connaissez l'histoire du jeune noir Emmet Till accusé d'avoir levé des yeux lubriques sur une bonne femme blanche, sur quoi le mari et le beau-frère de la bonne femme le zigouillent aussi sec et sont acquittés en moins de deux par le tribunal blanc. Alors les Noirs ont fait un disque. Le disque d'Emmet Till.
Le soir à la radio quand tout le monde est chez soi, il y a soudain un silence. Et le disque passe. Et le disque est chanté par un Noir d'une voix plate de Noir, sans trace d'émotion apparente. Il raconte comment Emmet Till à 14 ans a sifflé d'admiration sur le passage de la femme blanche et comment les blancs sont venus le chercher chez son oncle l'ont emmené dans une grange et l'ont battu à mort. Et comment les hommes blancs ont ri devant le tribunal qui les acquittait. On joue le disque sans l'annonce, avec juste ce silence à la fin. Et le programme continue comme si rien ne s'était passé. Et ça n'empêche sûrement pas les assassins de dormir. Dans tous les pays du monde, les assassins ont le sommeil lourd.

Enfin un groupe de hardis défenseurs de la patrie, qui signent, hardiment, tous illisibles, sauf un, un certain Jean Chapisson me fait parvenir un mot que je reproduis immédiatement.
Monsieur VIAN, Monsieur HODEIR, Vous nous EMMERDEZ.
Vous nous EMMERDEZ avec vos querelles de famille et vos histoires à la gomme. Nous mettons 120 balles, soit 24 thunes, pour avoir des comptes-rendus de jazz et non vos conneries.
Nous vous prions de bien vouloir nous croire vos... (suivent dix signatures indéchiffrables dont au moins quatre témoignent d'une certaine déficience culturelle), et la mention : « ET PUBLIE LA, CETTE LETTRE ».
Ce que je m'empresse de faire comme vous le voyez. Et voici ma réponse : Soldats de la caserne Junot de Dijon.
Nul n'ignore que c'est la discipline, et non l'intelligence, encore moins l'orthographe, qui fait la force principale des armées.
Si vous aviez des choses au truc, soldats, vous auriez signé en clair - mais on n'exige plus d'un militaire qu'il soit brave : il suffit qu'il ait de bonnes jambes pour foutre le camp.
Puis-je vous faire remarquer, soldats, que vos cent vingt balles mensuels (à dix, ça ne fait jamais que 12 balles par tête de nœud), c'est nous, les contribuables, qui les payons ? Alors, soldats, fermez vos gueules et rentrez dans le rang.
Soldats, je suis content de vous. Grâce à vous, la tradition de stupidité du militaire vient de se voir fortement consolidée. Merci encore. Rompez.

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  • Note d’intention

Après avoir relu l’œuvre de Vian, comment ne pas être frappé par l’écho de certains de ces textes avec notre époque. Sa façon de parler des hommes, de la guerre, de l’amour, du jazz, de la mort, du racisme, de la bêtise… Comment ne pas avoir envie de partager quelques-unes de ces pages signées du bison ravi.

Mon choix s’est orienté vers des textes peu ou pas connus. Comme cette lettre à Paul Faber lequel fit interdire le déserteur après l’avoir entendu sur les ondes. Des souvenirs d’enfance entre copains avec les filles bien sûr. Avoir 20 ans en 40 ! Des chroniques de jazz pour lutter contre le racisme… Quelques poèmes bouleversants et certaines de ses chansons incontournables ou méconnues.

Mais qu’importe le genre ! Ces différents textes, caustiques, mordants, lucides, profonds mais aussi légers, ces écrits, véritable bain de jouvence qui font exploser les chapelles nous redonnent une sacrée envie de liberté de ton en ce début de troisième millènaire.

Michel Abécassis

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Sélection d’avis du public

Vian v’là Boris Le 17 octobre 2007 à 10h05

La pièce est finie depuis quelques mois déjà, mais mieux vaut tard que jamais. "Vian v'là Boris" reste l'un de mes meilleurs souvenirs de théâtre. A la fois drôles, touchants, les comédiens , avec la mise en scène, ont très bien réussi à faire revivre ce drôle de personnage qu'était Boris Vian.

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Vian v’là Boris Le 17 octobre 2007 à 10h05

La pièce est finie depuis quelques mois déjà, mais mieux vaut tard que jamais. "Vian v'là Boris" reste l'un de mes meilleurs souvenirs de théâtre. A la fois drôles, touchants, les comédiens , avec la mise en scène, ont très bien réussi à faire revivre ce drôle de personnage qu'était Boris Vian.

Informations pratiques

L'Azimut - Théâtre F. Gémier / P. Devedjian

13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony

  • RER : Antony à 191 m
  • Bus : Théâtre - Mairie à 123 m, Gare d'Antony à 157 m, Antony RER à 206 m
  • Voiture : par la N20. Après la Croix de Berny suivre Antony centre puis le fléchage.
    15 min de la porte d’Orléans.
    Stationnement possible au parking Maurice Labrousse (gratuit à partir 18h30 et les dimanches), au parking du Marché (gratuit pendant 3h après validation du ticket de parking à la caisse du théâtre) et au parking de l’Hôtel de ville (gratuit pendant 1h15).

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Plan d’accès

L'Azimut - Théâtre F. Gémier / P. Devedjian
13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony
Spectacle terminé depuis le mardi 6 mai 2008

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